Malgré la pandémie, les banques participatives dans le vert

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Revue de presseKiosque360. La crise sanitaire liée au Covid-19 n’a pas eu raison du secteur des banques participatives. Elles demeurent, en revanche, confrontées aux difficultés de refinancement.

Le 03/01/2021 à 20h52

Les banques participatives ont définitivement tourné le dos à la crise sanitaire. D’après La Vie Éco, l’activité commerciale à fin octobre 2020 était bien orientée, avec des encours de financement et de dépôts en progression. 

Selon l’hebdomadaire, l’encours des dépôts a augmenté, à cette période, de 20% par rapport au début de l’année, pour atteindre 3,5 milliards de dirhams, contre un encours de financement en croissance de 35% à 12,3 milliards de dirhams. Un banquier en témoigne: "Les réalisations restent en dessous de nos ambitions de par ce contexte particulier, mais nous pouvons déjà nous targuer d’avoir affiché des performances en croissance".

Pour autant, les banques participatives demeurent confrontées aux difficultés de refinancement. Une situation qui s’explique par l’incomplétude de l’écosystème en termes de produits de financement, l’inexistence d’un marché interbancaire participatif et l’impossibilité de se refinancer auprès de Bank Al-Maghrib (BAM). 

Pour surmonter ces difficultés, les banques participatives se rabattent sur les Wakalat bil Istithmar et, dans une moindre mesure, sur les dépôts d’investissement. Ainsi, les premières ont atteint 4,1 milliards de dirhams, en hausse de 28%, au moment où les seconds se situent à 693 millions de dirhams, soit plus du double de leur niveau en début d’année. 

Ces moyens de refinancement restent "suffisants pour certaines banques dont l’assise bilancielle est solide. D’autres, par contre, peinent à trouver un juste équilibre entre le refinancement qui est généralement de court terme et le financement qui, lui, est de long terme", d’après un professionnel du secteur. 

Un autre cadre souligne, pour sa part, que le refinancement des banques "s’en trouve ainsi nettement plus cher, comparativement aux banques conventionnelles. Alors que ces dernières se refinancent auprès de BAM à 1,5%, les banques participatives le font entre 2% et 3% à travers les Wakalat bil Istithmar, ou les dépôts d’investissement (coût de la rémunération du refinancement auprès de la banque mère, ou des clients dépositaires)". 

A cela s’ajoute l’absence de plus en plus pesante de l’assurance Takaful, qui représente un frein d’accès à la banque participative. Selon La Vie Éco, les textes de loi ne sont toujours pas sortis des tiroirs. Dans l’attente, certaines compagnies d’assurance se disent prêtes à lancer cette assurance. La circulaire sur Takaful, elle, est finalisée et sortira bientôt. La loi sur Takaful, quant à elle, coince toujours. Un déblocage prévu pour 2021? 

Par Khalil Rachdi
Le 03/01/2021 à 20h52