Malgré le défi de la cochenille, la saison des figues de barbarie s’annonce prometteuse à Jerada

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Les agriculteurs d'une exploitation à Qanfouda récoltent des figues de barbarie. (M.Chellay/Le360)

Le 18/08/2025 à 12h00

VidéoDans la commune rurale de Guenfouda, province de Jerada, les premiers coups de sécateurs marquent le lancement de la saison de récolte des figues de barbarie. Optimistes, les producteurs jugent la récolte exceptionnelle et témoignent de leur vigilance face à l’invasion de la cochenille.

Dans une exploitation à Guenfouda, dans la province de Jerada, la récolte des figues de barbarie a débuté. Une perspective qui ravive l’espoir des agriculteurs, longtemps mis à mal par la propagation de la cochenille, ce parasite ayant décimé de vastes étendues de cactus au Maroc.

Abderrahmane Tighanimine, responsable d’une exploitation locale, témoigne: «Nous avons mobilisé 24 ouvriers pour assurer le ramassage et le rythme est bon. La commercialisation a déjà commencé, notamment vers l’Oriental, mais aussi jusqu’à Fès et Casablanca.»

Le producteur souligne que la réussite de cette saison est le fruit d’un travail acharné tout au long de l’année, particulièrement dans la lutte contre la cochenille et l’entretien des plantations. Les conditions climatiques ont également joué un rôle décisif. «Les pluies abondantes ont eu un impact très positif. L’eau de pluie reste de loin la meilleure pour améliorer la qualité du fruit, beaucoup plus que l’irrigation régulière» explique-t-il.

De son côté, Abderrahmane Anaflous, directeur provincial de l’agriculture à Jerada, confirme que la lutte contre la cochenille reste une priorité dans la région. «Nous avons sélectionné de nouveaux plants de figuiers de barbarie résistants à ce parasite. Leur mise en terre débutera dès l’année prochaine, avec l’objectif de réhabiliter plusieurs centaines d’hectares et de valoriser les terres marginales de la province,» indique-t-il.

Cette culture, caractérisée par une faible empreinte hydrique, contribue de manière significative à la lutte contre les processus de désertification et représente un levier socio-économique majeur, en particulier par la création d’opportunités d’emploi pour les femmes en zones rurales. «Grâce à sa forte valeur ajoutée et à ses possibilités de transformation locale, la filière s’inscrit pleinement dans la stratégie du “Génération Green”. Elle contribue au soutien de la classe moyenne rurale et à la création de nouvelles perspectives pour les jeunes agriculteurs» souligne le responsable.

Si les prix des figues de barbarie connaissent actuellement une hausse en raison de la baisse de production liée à l’attaque parasitaire, les responsables assurent qu’ils redeviendront accessibles à mesure que les rendements s’amélioreront. «Nous espérons que ce projet devienne une véritable locomotive pour l’économie locale et un modèle de réussite en matière d’agriculture durable» conclut le directeur provincial.

Par Mohammed Chellay
Le 18/08/2025 à 12h00