Ce n’est pas la joie sur le marché de la dette privée. Dans son édition du jour, L’Economiste analyse la situation de ce compartiment du marché financier. Le constat est pour le moins morose. «Les entreprises sont réticentes à investir» et cette situation n’est pas près de changer. Le volume des émissions obligataires autorisées par le CDVM (hors émissions garanties par l’Etat) a stagné à 10 milliards de DH en 2015, soit un niveau quasi identique à l’année précédente. Cependant, en retirant «les opérations des institutions financières et des entreprises en phase de restructuration (Alliances et Maghreb Steel), les montants mobilisés par les autres sociétés n’atteignent pas 2 milliards de DH».
Pour les autres compartiments du marché, c’est le marasme. «Les émissions de titres de créances négociables ont chuté de 54% pour s’établir à 28,7 milliards de DH» en raison de la décrue des opérations des banques. A peine 16 milliards de DH de certificats de dépôts ont été émis à fin novembre, contre 45 milliards un an plus tôt.
Parallèlement, les entreprises placent désormais plus dans les comptes à terme et bons de caisse. «D’un autre côté, le coût du refinancement auprès de la Banque centrale s’est nettement détendu après les deux baisses successives du taux directeur en 2014». Ainsi, les sociétés de financement ont profité des conditions avantageuses en vigueur pour réduire leurs levées sur le marché.
Pour ce qui est des émissions de bons de société de financement, elles ont été réduites à 3,5 milliards de DH entre janvier et novembre. «Comme pour les banques, cette attitude tient aussi en partie à la petite forme du crédit, l’encours des prêts des sociétés de financement restant pratiquement inchangé (+0,2%) sur les neuf premiers mois de l’année (dernières statistiques disponibles)».
Pour les billets de trésorerie, «la baisse est moins forte, ce qui témoigne, si besoin est, de la pression issue entre autres de l’allongement des délais de paiement sur le marché. Les levées ont totalisé 9,7 milliards de DH à fin novembre, en retrait de 1 milliard de DH». L’Economiste, nuance toutefois la taille des opérations sur les différents compartiments du marché. «L’autofinancement et le crédit bancaire sont de loin les premières options privilégiées par les entreprises. En outre, le nombre d’émetteurs sur le marché est aujourd’hui insignifiant».