Il faut remonter à l’année 1997 pour retrouver une telle dynamique dans la marine marchande marocaine: «la flotte de navires de commerce du Maroc enregistre des mouvements remarquables», indique Les Inspirations Eco, ce mercredi 4 octobre.
Quatre navires battant pavillon marocain viennent en effet d’entrer en service: un porte-conteneurs, le CMA CGM Nador, mais aussi le CMA CGM Dakhla (affrété par la Comanav), ainsi que deux tankers, l’Argan (affrété par Marcab) et Challah (affrété par Petrocab).
Au 30 septembre 2023, le Maroc dispose donc de 17 navires, totalisant 149.296 tonneaux, selon les calculs d’un spécialiste du secteur maritime, le professeur Najib Cherfaoui, que cite Les Inspirations Eco. Leur répartition: cinq tankers, six car-ferries, et six porte-conteneurs.
«La structure de la flotte se maintient en taille, à la recherche d’une réponse adaptée au référentiel des exigences de la demande essentiellement portée par le feedering et les passagers accompagnés de leurs voitures, y compris les camions TIR», a-t-il expliqué au quotidien.
Selon ce spécialiste, ce dynamisme doit inciter à repenser le rôle de la Marine marchande dans son ensemble, pour que sa requalification s’inscrive dans une «logique de développement intensif et expansif».
L’État pourrait ainsi, suggère-t-il, reprendre le schéma ayant conduit en 1946 à la création de la Chérifienne de navigation, devenue la Comanav en 1959: «en clair, il s’agit de réunir, au sein d’une même structure, un tour de table composé de CMA CGM, de Petrocab, de Marcab et d’Armateurs du Maroc (Arma)» afin de «progressivement doter le pays d’une flotte stratégique, équilibrée et maîtrisée», relaie le quotidien.
Dans un second temps, «l’OCP (phosphates) et l’ONEE (charbon) rejoindraient cette initiative», afin «de compléter la composante vracs solides», a expliqué Najib Cherfaoui.
Finalité: que le Royaume assure progressivement sa souveraineté en termes de transport maritime, notamment dans les échanges extérieurs, qui s’effectuent à raison de plus de 85% par voie maritime.
Selon Les Inspirations Eco, «depuis la chute du pavillon national, en 2013, le Maroc dépend presque entièrement d’armateurs internationaux pour le transport maritime de ses exportations et importations, [ce qui occasionne] une perte énorme en devises étrangères».
Une fragilité qui s’est surtout révélée lors de la flambée des prix du fret maritime, au lendemain de la reprise économique post-Covid.
Avec ces récents mouvements d’entrées et de sorties de nouveaux navires, un certain dynamisme se laisse donc ressentir, même si la situation paraît encore peu satisfaisante, au regard des exigences des armateurs marocains.