Comme à l’accoutumée, Maroc Telecom, soumis à des obligations liées à sa double cotation à Casablanca et à Paris, est l’une des premières entreprises de la place à annoncer ses principaux indicateurs d’activité au premier semestre 2017. Et ceux-ci sont loin d’être bons.
Au niveau du chiffre d’affaires, l’opérateur accuse une baisse de 2,8%, avec des revenus qui s’établissent à 17,09 milliards de dirhams, 500 millions de moins qu’à fin juin 2016.
Dans son rapport financier publié sur son site internet, l’opérateur explique cette contre-performance par la libéralisation de la téléphonie sur IP depuis novembre 2016 au Maroc et la baisse des tarifs de terminaison d’appels au Maroc et dans les filiales subsahariennes. En d’autres termes, la relance de la VoIP en fin d’année dernière a finalement impacté le chiffre d’affaires du groupe, même si son top management n’a eu de cesse de répéter que la VoIP n’avait qu’un impact limité sur ses revenus. Ce n’est vraisemblablement pas le cas.
Ensuite, le document présente des chiffres «ajustés», faisant miroiter une hausse 0,1% du résultat opérationnel à 5,2 milliards de dirhams, et une hausse de 5,7% du résultat net part de groupe.
En fait, ces chiffres ont été retraités des éléments exceptionnels, comme par exemple le produit non courant récolté l’année dernière sur une cession immobilière (impact de +152 millions de dirhams sur les bénéfices à fin juin 2016), ou encore une charge non courante liée à la restructuration comptabilisée durant le premier semestre 2017 (impact de -161 millions sur le résultat à fin juin 2017).
En intégrant ces éléments exceptionnels, le résultat opérationnel consolidé ressort en fait en baisse de près de 10%, passant de 5,6 milliards de dirhams à fin juin 2016 à 5,05 milliards à fin juin 2017.
Même constat au niveau du résultat réel net part de groupe qui passe de 2,9 milliards de dirhams à 2,7 milliards, soit une baisse de plus de 5%.