Certains médicaments ont été retirés des rayons des pharmacies, leur utilisation laissant craindre d'éventuels effets indésirables.
Selon Rachid Lamrini, vice-président de la Société marocaine de pharmacovigilance, le Maroc dispose d'un système de pharmacovigilance développé dans le domaine de la gestion de risques. Cependant, il faudrait, selon lui, sensibiliser davantage les professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, laboratoires, ministère de la Santé) et le public de manière générale. Cette sensibilisation figure parmi les objectifs du 10ème congrès de la Société marocaine de pharmacovigilance, organisé dernièrement à Rabat, souligne L'Economiste.
Ce congrès a été l'occasion d'effectuer un état des lieux du secteur, notamment du volet relatif à la gestion des risques qui, si elle existait déjà au Maroc, n'était pas réglementée par un texte. Cette réglementation est à présent introduite depuis près d'un an. Le renforcement du dispositif de surveillance se justifie par les récentes affaires d'apparitions de graves effets médicamenteux indésirables (Vioxx, Médiator). Désormais, pour le lancement d'un nouveau médicament sur le marché, le laboratoire fabricant doit présenter aux autorités sanitaires un Plan de gestion de risques (PGR), souligne le vice-président de la Société marocaine de pharmacovigilance.
Ce plan se doit d'expliciter le dispositif à mettre en place pour minimiser les risques et anticiper un éventuel effet indésirable. Appliqué en Europe depuis près d'une décennie, le PGR figurera dorénavant parmi les composantes du dossier d'Autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un nouveau médicament. Ce plan doit également permettre de surveiller certains produits déjà existants sur le marché mais présentant certains risques sur la santé de malades vivant des situations particulières (par exemple, les femmes en période de grossesse).