C’est le jeudi 16 juillet que le Conseil de gouvernement devait examiner le projet de décret 2.20.394 fixant les prérogatives et l’organisation du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration. Le texte qui doit révolutionner la structure de ce ministère stratégique n’a pas été présenté en Conseil de gouvernement, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 2 septembre.
Officiellement, le ministre de tutelle était occupé au Parlement et n’a donc pu défendre le décret. Depuis, et même si plusieurs réunions de l’Exécutif ont eu lieu en présence du ministre concerné, le texte en question n’a pas été programmé. Il faut dire que, dès l’annonce du décret 2.20.394 fixant les prérogatives et l’organisation du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, plusieurs interrogations ont été soulevées dans la sphère de la haute administration. Et pour cause.
Depuis le dernier remaniement, le ministre de l’Economie et des finances a hérité de deux portefeuilles ministériels et non des moindres, à savoir le département des Affaires générales et de la gouvernance, ainsi que celui de la fonction publique et de la réforme de l’administration. Une polémique est ainsi née après l’annonce du décret 2.20.394 fixant les prérogatives et l’organisation du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, avec la crainte de l’absorption des deux anciens départements devenus de simples directions, rattachées elles-mêmes à des directions générales déjà existantes au ministère de l’Economie et des finances. Or, il se trouve aujourd’hui que les deux anciens ministères sont au centre de grandes réformes structurelles pour le pays.
C’est l’exemple du ministère délégué anciennement chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Contrairement aux apparences, ce département aux allures de petit poucet a une grande importance. Depuis le passage de Nizar Baraka (il deviendra par la suite ministre de l’Economie et des finances) sous le gouvernement d’Abbas El Fassi dans ce ministère délégué, ce dernier a pris du galon, pilotant des dossiers aussi stratégiques que sensibles comme le contrôle des prix, la gestion du système de la compensation, les relations avec les institutions financières internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) et la BM (Banque mondiale). Le département était également associé au grand chantier sur le ciblage des ménages et le RSU (Registre social unifié).
L’autre département est celui de la fonction publique, l’une des pièces maîtresses dans le dialogue social. Il est appelé à jouer un rôle de premier plan dans la prochaine réforme de l’administration publique. Autant dire que les enjeux sont importants concernant ce département et, à moins d’une année des prochaines élections législatives, le nouvel organigramme du ministère de l’Economie et des finances suscite les convoitises. Une chose est sûre, en tout cas. Les prochaines semaines risquent d’être décisives pour la nouvelle organisation des Finances qui cache des surprises et, probablement, une nouvelle polémique.