Tout le monde au Maroc -du moins les principaux concernés- le pensait, mais jamais les Français ne l’avaient vraiment reconnu. Désormais, un rapport parlementaire commandité par le Quai d’Orsay et le secrétariat d’Etat des Français de l’étranger le prouve: les droits scolaires pratiqués par les établissements de la «mission française» s’envolent! Ainsi, nous apprend l’Economiste, dans son édition du 4 mars, entre 2008 et 2013, les droits de scolarité exigés par les établissements de la mission française ont connu des augmentations variant de 25,6% pour l’enseignement secondaire à 58,9% pour l’élémentaire.
Un constat, des solutionsAprès ce constat, deux responsables politiques français, la sénatrice Claudine Lepage et le député Philip Cordery, ont donc eu la mission d’identifier les moyens pour contenir la hausse des frais de scolarité. Parmi leurs recommandations: stabiliser le budget de l’enseignement français à l’étranger à l’instar de celui de l’Education, qui a augmenté de 2,4% en 2015. Crise et conjoncture budgétaire contraignante obligent, le gouvernement français n’est plus capable d’accorder une rallonge aux établissements scolaires. Autrement dit, si ces établissements ne peuvent pas compter sur l’Etat français, ils peuvent en revanche identifier les sources de gaspillage qui contribuent au renchérissement de l’enseignement, «tels que les coûts de fonctionnement de ces écoles», souligne le quotidien économique.Le rapport préconise d’accorder aux diplomates une place de choix dans le système éducatif français à l’étranger, via un conseil de l’enseignement, dans chaque pays, dont la présidence reviendrait aux ambassadeurs. Ces derniers seraient alors chargés d’assurer la coordination entre tous les intervenants et d’optimiser les modèles économiques. Ils pourraient également dégoter des partenariats avec les Etats hôtes et les institutions internationales présentes dans chaque pays.
Eviter le gaspillage, diversifier les activitésAutre solution -la plus simple-: faire des économies, notamment en rationalisant la carte du réseau d’enseignement. Suivant cette logique, les établissements qui ne sont pas complémentaires devraient systématiquement fusionner. En cas de refus, le rapport suggère de retirer l’homologation.Ce n’est pas tout, l’immobilier pèse également très lourd dans le budget des écoles françaises. Et le fait qu’ils servent exclusivement à l’enseignement est pour le moins pénalisant. Les établissements gagneraient à ouvrir leurs portes à d’autres activités, notamment la formation continue pour adultes, la formation professionnelle et les cours de langues. Mieux, ils pourraient aussi servir de centres d’examen pour les certifications de langue. Autant de prestations capables de générer de nouvelles sources de revenus. Enfin, la mutualisation des aménagements, comme les médiathèques des Instituts culturels, contribuerait à réduire les coûts.Levée de fonds, sollicitation du privé ou des particuliers, renforcement du partenariat avec les parents d’élèves (très remontés contre les hausses intempestives des frais d’inscription), audit en gestion directe, font aussi partie des solutions proposées par le rapport parlementaire. Espérons que celui-ci ne restera pas lettre morte.