Dans un entretien au magazine «Forbes Afrique», Mme Fettah a indiqué que la trajectoire du Maroc avec ces institutions est un «très bon exemple de réussite», puisqu’elle capitalise au mieux sur les instruments qu’elles offrent pour implémenter son développement économique et social, mais aussi financer ses réformes et pour construire ses infrastructures, afin de faire face aux crises.
«Le rôle que joue le Maroc dans le développement du continent africain est extrêmement important», a-t-elle noté, affirmant que grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le roi Mohammed VI, le Maroc a toujours été déterminé à jouer un rôle de locomotive en Afrique, à travers différents leviers de coopérations bilatérale, régionale et continentale.
Dans ce contexte, la ministre a souligné «la très forte mobilisation» du Fond monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) pour les Assemblées Annuelles des institutions de Bretton Woods, qui se tiendront à Marrakech, du 9 au 15 octobre prochain.
«Les deux institutions accompagnent de près l’organisation de l’évènement avec le ministère de l’Économie et des finances, ainsi que la Banque centrale, qui en sont les deux «sponsors», aux côtés de tous les départements ministériels, puisqu’il s’agit d’un projet transversal, que ce soit au niveau central ou au niveau local, à Marrakech», a-t-elle fait savoir.
«À cette occasion, nous construisons un village dédié aux Assemblées Annuelles qui respectera les principes de durabilité (constructions en bois, réutilisation des eaux usées…)», a-t-elle relevé, expliquant que «c’est un engagement important», car il ouvre la voie à d’autres pays sur le continent africain qui n’ont pas les infrastructures nécessaires pour accueillir des évènements d’une telle envergure.
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La préparation, a-t-elle-précisé, inclut également un programme «Road to Marrakech», organisé conjointement ou séparément du FMI, de la BM ou du Maroc, et avec l’aide d’experts qui rassemblent une série d’évènements, de forums, de conférences et d’autres formats d’échanges, «autour de thématiques phares qui vont nous réunir, tels que le financement, le climat, l’éducation, la protection sociale».
Au programme des Assemblées Annuelles, il y aura les figures imposées. «Des réunions qui sont des moments extrêmement importants pour rassembler tous les pays membres, les gouverneurs avec les exécutifs des deux institutions et d’établir des priorités», d’après la ministre, relevant que l’une des grandes questions qui sera abordée à Marrakech concerne la réforme de la Banque mondiale et des Multilateral Development Banks (MDB).
«Nous n’avons pas fini la conversation globale sur les sorties de crises. Il y a eu des actions concrètes post Covid, mais il y a encore des appels pour aider les pays les plus pauvres et continuer d’y investir à l’avenir, et bien-sûr le financement du changement climatique en amont de la Cop 28, entre autres», a-t-elle fait savoir.
S’agissant des retombées économiques attendues pour Marrakech, et pour le Maroc, après l’organisation de ces Assemblées, Mme Fettah a dit que «ceux qui viendront verront les réalisations concrètes menées sous les hautes orientations de Sa Majesté: une vraie démocratie, une vraie implication de la société civile, une jeunesse talentueuse».
D’ailleurs, nos programmes gouvernementaux et le Nouveau Modèle de Développement (NMD) du Maroc s’appuient sur l’état social et le capital humain, car c’est la ressource la plus précieuse, a-t-elle soutenu, ajoutant qu’il y a aussi des progrès significatifs dans les infrastructures, «donc on va utiliser nos trains, nos aéroports, nos infrastructures hôtelières et autres, mais au-delà de cela, nous voulons expliquer l’ambition que nous avons pour les quinze prochaines années sous le leadership de Sa Majesté, ce qui nous fixe une échéance de développement à 2035, nous l’abordons avec discipline, méthode et beaucoup de pragmatisme».
Et de poursuivre: «Il y a dans notre ADN une ouverture sur le monde, à travers les accords de libre-échange. Nous accueillons le monde chez nous, nous travaillons avec tout le monde, sans dogme ni a priori. D’ailleurs le Maroc est l’un des rares pays africains à avoir signé un accord de libre-échange avec les États-Unis. Nous continuons d’importer plus que nous exportons, mais avons accès à de la technologie et relevons notre niveau d’exigence», a-t-elle indiqué, faisant observer que «tout cela a permis de former plus d’ingénieurs, d’acquérir plus de technologie, d’améliorer notre production, nos ports et notre logistique».
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«Le Maroc est un pont essentiel entre l’Afrique et l’Europe, et nous pouvons être un pont entre l’Afrique et les Amériques, ou l’Asie, et nous savons défendre nos intérêts et tirer le bénéfice pour nos partenariats», a-t-elle dit.
Mme Fettah a, à ce propos, indiqué que le gazoduc Nigeria-Maroc est un «très bel exemple, puisque nous sommes 17 pays qui allons être connectés au marché électrique européen», faisant remarquer qu’à plus court terme pour le pays et pour la ville de Marrakech, il y a «une effervescence et une dynamique concrète et cela donnera probablement l’envie à beaucoup d’autres institutions de venir organiser leurs réunions annuelles ou leurs forums au Maroc, ce tourisme d’affaire est aussi une belle opportunité pour nous».
Et de conclure que «le Maroc est ravi de partager son expérience et de montrer qu’en respectant les institutions, en renforçant la démocratie, le multipartisme, on peut trouver sa voie de développement économique et social».