Le coup encaissé par l’économie nationale suite à la crise sanitaire se reflète sur ses notes souveraines. La note attribuée au Maroc par Fitch Ratings passe de stable à négative (BBB-/ négatif). C’est ce qu’annonce l’agence de notation dans sa dernière communication, rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 22 juillet.
Cette révision tient compte de l’analyse du budget supplémentaire du Maroc qui, selon Fitch Ratings, prévoit le plus grand déficit budgétaire et la plus forte contraction du PIB depuis des décennies. «Le budget révisé prévoit une détérioration du déficit de l’administration centrale à 7,5% du PIB en 2020, soit à son niveau le plus élevé depuis au moins trois décennies, et près du double de l’objectif budgétaire initial de 3,8% (hors recettes de privatisation) et de 3,9% du déficit enregistré en 2019», peut-on lire dans le communiqué de Fitch. Et d’ajouter que «la révision à la baisse significative du solde budgétaire prévisionnel reflète la combinaison d’une baisse de 18,6% (environ 4% du PIB) des recettes fiscales par rapport aux projections initiales, d’une augmentation modérée de 5% (2% du PIB) des dépenses de l’administration centrale ainsi que d’une contraction de 5% du PIB».
L’agence indique, par ailleurs, que cette prévision prend en compte d’importantes subventions extérieures et intérieures couvrant les deux tiers du fonds spécial Covid-19 de 33 milliards de dirhams (3% du PIB) et limitant le coût budgétaire de la lutte contre la pandémie. Fitch considère, en outre, que les projections budgétaires révisées et les hypothèses économiques sous- jacentes du gouvernement sont globalement réalistes. L’Agence a fait part de ses attentes, espérant que les autorités s’efforceront d’empêcher une nouvelle détérioration du solde budgétaire, et ce conformément à leur adhésion de longue date à des politiques prudentes. Il a été rappelé, dans le communiqué de Fitch, les principales mesures prises par le gouvernement pour faire face à l’impact de la pandémie et relancer la machine économique. L’émergence de nouveaux clusters d’infection dans les zones industrielles a également été relevée par Fitch.
L’agence affirme, à ce propos, que l’apparition de foyers de contamination professionnels met en évidence l’incertitude quant à la durée et l’ampleur de la pandémie au niveau national et, par conséquent, les perturbations qui peuvent y être associées sur le plan économique. «Les trois quarts du solde du fonds spécial pandémie ont déjà été dépensés ou promis, ce qui indique le risque de nouvelles pressions sur les finances publiques si la pandémie devait provoquer de nouvelles perturbations», alerte l’Agence.