A un premier communiqué, daté du 23 juin, OCP Kenya entendait apaiser l’inquiétude née à propos des engrais phosphatés du groupe marocain, qualifiés «de non conformes à la réglementation locale» par les autorités kenyanes. Mais rien n'y a fait. Aujourd'hui, le360 a appris que le Groupe OCP avait décidé de suspendre temporairement tout acheminement de cargaisons vers le Kenya. Cette décision, précise une source bien informée, devrait permettre à OCP Kenya de "consacrer l’ensemble de ses ressources pour fournir, en priorité, un soutien total aux autorités kenyanes mandatées, jusqu'à ce que cette affaire soit entièrement résolue". "Cet imprévu causé à nos valeureux clients est fortement regrettable, mais ne remet pas en question notre engagement envers le développement agricole du Kenya", tient-on à préciser.
Tout a commencé quand trois collaborateurs de OCP Kenya ont été mis en cause suite à des tests effectués sur une cargaison d'engrais marocains, d’un volume de 5.800 tonnes, lesquels auraient conclu à l’existence de matières susceptibles de porter atteinte à l’environnement et à la santé. Plusieurs responsables du bureau local des normes (KEBS) ont également été arrêtés par la police kenyane et déférés devant la justice.
Lire aussi : OCP Kenya réagit aux accusations portées à son encontre
Citant une source policière locale, la presse kenyane est revenue à la charge, jeudi dernier, suite à un éventuel «retrait précipité» du port de Mombassa d’un navire affrété par le groupe marocain avec, à son bord, quelque 10.000 tonnes d’engrais. C’est faux, rétorque une source proche de ce dossier, jointe par téléphone, dans la mesure où le navire MV Mykonos Bay a été dérouté dans les eaux internationales.
Suite au déclenchement de cette affaire le 22 juin dernier, le groupe OCP avait rappelé dans un communiqué que ladite catégorie d’engrais avait été spécifiquement conçue par la filiale kenyane au profit des agriculteurs locaux. Cette formule, peut-on encore lire, a été développée en partenariat avec des laboratoires de recherche kenyans. Il s'agit du "fruit d’efforts de recherche visant à optimiser l’adéquation des engrais aux spécificités des sols et des cultures du territoire. Cette démarche a déjà fait la preuve de son efficacité au Kenya et dans plusieurs autres pays africains, notamment en termes d’amélioration des rendements agricoles et de compétitivité des exploitations", soulignait le groupe OCP.