Le prochain conseil d'administration de l'ONEE, manifestement très attendu, risque d'être scruté et décortiqué aussi bien par l'Etat que par les médias. Il faut dire que c'est au cours de ce conseil que l'Office livrera les détails de l'état d'avancement de la mise en œuvre du contrat-programme signé avec l'Etat, en mai 2014. Selon Les Eco, qui a contacté, pour son édition du 2 mars, le principal concerné, à savoir Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE, l'Office se veut rassurant. Ali Fassi Fihri affirme en effet que les objectifs tracés ont été atteints et que les relations avec l'Etat sont sereines, dans le sens où il y a eu de gros progrès, dont certains dépassent même les chiffres escomptés. C'est notamment le cas pour l'élargissement du réseau. En revanche, on ne peut en dire autant du recouvrement des arriérés de certaines régies qui rencontrent des problèmes de trésorerie.
Quant à la sempiternelle question relative à l'équilibre financier de l'ONEE, Ali Fassi Fihri la balaie d'un revers de la main avec ces quelques arguments: “Nous ne sommes pas une société cotée en Bourse ou même publique dans le sens classique, puisqu'on part de rien. Nous ne sommes pas comme la RAM ou l'OCP, avec des mines que nous devons exploiter”. Pour lui, l'Office, en tant qu'établissement public et bras armé de l'Etat, a deux missions principales: assurer un service public de qualité et le pérenniser.
Même logique pour l'endettement. Selon le DG, il s'agit là d'un moindre mal qui a servi à atteindre des taux d'électrification “très honorables”. “S'ajoute à cela le fait que le coût d'achat de l'électricité est le résultat d'appels d'offres dont l'office essaie de tirer un maximum de profit”, souligne encore Les Ecos.
Dernier point, mais non des moindres: le dossier relatif à la basse et moyenne tension, dont la production est aujourd'hui ouverte au privé grâce à une loi dédiée. En effet, les projets peinent à se concrétiser. Et pour cause. La mise en œuvre de cette ouverture dans les zones de distribution doit revêtir une autre forme et nécessite donc un travail d'adaptation. L'autre aspect contraignant concerne les sociétés de gestion déléguée qui risquent, dans le cadre de la moyenne et basse tension, de voir certains de leurs clients passer directement sur le réseau national. Cela se traduirait donc par une perte de gains pour le concessionnaire et donc un déséquilibre du contrat, qu'il faudra sûrement revoir. En attendant, c'est du pain béni pour l'ONEE car moins l'office produit, moins il perd d'argent. D'ailleurs, les investisseurs aussi seraient plutôt enthousiastes.