A moins d'un miracle, l’année promet d’être difficile pour l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE). Dans son édition du mardi 7 avril, L’Economiste avance que le chiffre d'affaires de l’Office pourrait plonger cette année, à défaut d’un rattrapage rapide. Une prévision de mauvais augure, d’autant que l’entreprise a terminé l'exercice 2019 sur un déficit de 1,11 milliard de dirhams. Et cela ne devrait pas s’arranger, au vu des répercussions économiques du coronavirus. «Les dernières statistiques disponibles sur la consommation d'énergie relèvent une baisse de la demande d'électricité à -15,5%, au 31 mars 2020, au niveau du tissu industriel au sens large du terme», écrit le quotidien qui précise qu’avec l'épidémie, plus de 113.000 entreprises ont déclaré un arrêt temporaire d'activité à la CNSS.
Si, pour le moment, l’impact de la baisse de demande n’est pas encore estimé, il va s'ajouter à une liste d'autres difficultés, indique le quotidien, puisque «l'ONEE traîne toujours des dossiers sur lesquels le gouvernement n'a pas tranché, comme le crédit TVA». En effet, l’Office finance, selon la même source, le crédit de TVA transféré par les producteurs privés de l’électricité auxquels il est lié par des contrats de concession. «Ce crédit provient de l’écart entre le taux de TVA appliqué au charbon (20%) et celui de l’électricité (14%), qui ne peut être dépassé que par l'harmonisation des taux», précise le journal.
Compte tenu du contexte, l’ONEE doit reporter la majorité de ses investissements. «Une priorisation s'effectuera certainement en fonction des urgences». Il avait prévu, sur la période 2019-2023, une enveloppe de 51,6 milliards de dirhams, dont 26,1 milliards dédiés à l'électricité.