On a beau dire que le paiement électronique a le vent en poupe au Maroc, il n’en demeure pas moins qu’il reste sous-exploité. C’est en tout cas la conclusion à laquelle arrive L’Economiste après l'analyse des données officielles arrêtées à fin mars 2016.
Dans son édition du vendredi 22 avril, le quotidien souligne, en effet, que le paiement électronique ne contribue qu’à hauteur de 0,04% à la croissance du PIB national. Cette faible performance s’explique par le niveau des opérations qui, malgré une importante hausse ces dernières années, génèrent un flux d’argent limité.
A titre d’illustration, sur les 72 millions d’opérations enregistrées sur les trois premiers mois de 2016, à peine 61 milliards de dirhams ont transité par les modes de paiement en ligne. L’Economiste fait également remarquer que le nombre d’opérations affiche une croissance nettement plus importante que celle des montants générés.
Par ailleurs, les statistiques du Centre monétique interbancaire révèlent que les retraits d’argent dominent largement les opérations effectuées par cartes bancaires. Ils représentent ainsi plus de 88% des transactions. Néanmoins, il faut bien noter que ce chiffre s’inscrit en baisse régulière depuis quelques années déjà, ce qui laisse présager un changement de comportement chez les Marocains. La culture du cash disparaît certes lentement, mais sûrement.
Citant Ismail Bellali, Directeur général adjoint du CMI, le quotidien estime que, d’ici 2020, la part des paiements par cartes bancaires devrait atteindre les 15%, contre 11% actuellement, ce qui devrait naturellement avoir pour conséquence de réduire la part des retraits d’argent dans le total des opérations éléctroniques.