Aussi discutable qu’elle puisse être, la liste noire des paradis fiscaux dressée par l’Union européenne peut avoir des conséquences terribles sur les économies des pays qui y figurent. Et le Maroc a bien failli en faire la douloureuse expérience.
Dans son édition du jeudi 7 décembre, l’Economiste explique comment le royaume a pu éviter le pire, tout en soulignant que les administrations marocaines pensaient avoir tout fait pour ne jamais figurer dans pareille liste. Pourtant, jusqu’aux derniers instants du Conseil des ministres de l’UE, le royaume figurait bel et bien dans cette étrange liste noire.
Il aura fallu une forte mobilisation des alliés du Maroc, «tout spécialement Paris», pour que le royaume en soit finalement retiré. «Cela s’est passé à la dernière minute, alors qu’une première liste noire incluant le royaume circulait déjà à Bruxelles», précise l’Economiste qui ajoute que ce retrait de dernière minute ne s’est pas fait sans dégâts, puisqu'il a porté préjudice à l’image du Maroc qui a été cité parmi les pays prêts à tout, sauf à revoir leurs pratiques, pour éviter la liste noire.
Citant des sources à Rabat, le journal avance que l’Union européenne «préfère punir ses voisins et alliés, alors que la solution se trouve dans l’unification du droit fiscal européen». Cette réflexion est sans nul doute le fruit de l’absence, sur cette fameuse liste, de pays européens pourtant souvent critiqués à l’échelle internationale pour favoriser l’évasion fiscale. Parmi eux, les Pays-Bas, l’Irlande et, surtout, le Luxembourg.