La Bourse de Casablanca reste peu corrélée à la réalité. C’est du moins ce que l’on peut conclure de l’analyse que fait L’Economiste, dans son édition du 22 mai, de l’évolution des cours en Bourse des sociétés boycottées. Ainsi, le journal constate une appréciation de 12% du cours de Centrale Danone depuis le début du boycott. «Le comportement de l'action n'est pas pertinent pour apprécier l'impact de la campagne de boycott qui touche la société», note le quotidien, puisque son flottant en Bourse atteint à peine 0,3% du capital. De quoi en faire une valeur «sans importance», non couverte par les analystes.
Il faut dire que l’action ne traite que très rarement. En effet, «sur les trois derniers mois, Centrale Danone a traité à 6 reprises sur 34 séances (02 avril au 18 mai) pour un volume moyen quotidien de 4.569 dirhams». Pire, l’action s’est dépréciée de 25% sur les deux dernières années, sachant qu’elle n’a traité que 115 des 500 séances boursières. Au niveau de l’économie réelle, le groupe réalise un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dirhams, pour un bénéfice de 115 millions de dirhams et plusieurs milliers d’emplois. Le boycott dont il fait l’objet ne manquera pas d’impacter les comptes de la société. Les résultats du premier semestre, qui devraient refléter cette situation, sont scrutés avec attention.
Idem pour Oulmès qui, à la différence de Centrale Danone, dispose d’un flottant en Bourse de 10% du capital, ce qui entraîne des volumes plus importants sur la valeur. «Depuis avril, Oulmès a été échangée au cours de 10 séances pour un volume moyen quotidien de 1,05 million de dirhams», constate le journal qui rapporte que l'action a cédé 4,9%, rompant avec son trend haussier sur les deux dernières années, où elle s’adjuge 34%. «La société avait achevé l'exercice 2017 sur des performances à deux chiffres pour ses principaux indicateurs».