Malgré la multiplicité des chocs internes et externes auxquels doit faire face l’économie nationale, les perspectives d’évolution de celle-ci demeurent positives, avec une fourchette de croissance très optimiste allant de 3,1% à 4,5% selon les différentes institutions. C’est le principal enseignement de la rencontre en ligne sous le thème «Comment se présente 2023?», organisée par l’Institut Groupe CDG et dont le quotidien Aujourd’hui le Maroc rend compte dans son édition du jeudi 1er décembre.
L’économie nationale affiche actuellement plusieurs signes de reprise: taux d’utilisation des capacités de production supérieur à 70%, hausse des créations d’emplois en milieu urbain, vigueur des exportations hors phosphates et dérivés, plus de 60 mille créations d’entreprises à fin septembre, etc. «Tout ceci dénote un dynamisme de la reprise économique, grâce notamment à la solidité des secteurs productifs et de la confiance des agents économiques dans l’environnement national des affaires», lit-on.
Il faut toutefois signaler la persistance de certains risques qui pourraient peser sur les performances de l’économie: la dégradation de l’environnement géostratégique et son impact sur les prix des produits énergétiques et alimentaires, ou encore la réaction de l’économie face à la hausse de certains taux fiscaux prévue par le PLF 2023. Par ailleurs, la poursuite des politiques monétaires restrictives aux Etats-Unis et au niveau de la zone euro risque de serrer davantage les conditions de financement sur les marchés de capitaux internationaux. Ceci devrait pousser le Trésor marocain à recourir à des tirages auprès du FMI.
A cela s’ajoute le poids des réformes structurelles déjà engagées et celles en cours de déploiement, notamment les chantiers relatifs aux secteurs de la santé, de la protection sociale et de l’éducation. «L’axe de consolidation des marges budgétaires annoncé par l’Exécutif est d’une importance cruciale pour financer les réformes engagées», indique le quotidien en citant l’Institut.
La solution est l’investissement, considéré comme un vrai levier de développement. Cette volonté a été clairement affichée au cours de ces dernières années et sera intensifiée dans les années à venir.
Le PLF 2023 prévoit une enveloppe globale de 300 milliards de dirhams d’investissements publics, en hausse de 55 milliards par rapport à 2022. Plusieurs mesures d’accompagnement sont prévues: le déploiement du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, la mise en œuvre de la charte de l’investissement, ainsi que les réformes d’envergure qui concernent les entreprises publiques.
Cette dynamique d’investissement nécessite bien évidemment un grand effort pour en assurer le financement. Il convient de noter, à ce niveau, que la programmation budgétaire triennale établie par le ministère des finances fixe un objectif de déficit budgétaire de 3.5% à l’horizon 2025 afin de stabiliser et de maintenir la dette du Trésor à moins de 70% du PIB. Toutefois, le gouvernement dispose d’un «espace budgétaire» et de marges de manœuvre qu’il envisage de mobiliser afin d’accompagner l’effort d’investissement annoncé.