Jamais, dans le secteur de l’aérien, des pertes n'avaient atteint un tel niveau. Selon les dernières prévisions des experts de l'association du transport aérien international (IATA), les 290 compagnies aériennes internationales membres de l'IATA ont perdu plus de 118 milliards de dollars en 2020 pour un chiffre d'affaires de 328 milliards, soit une baisse enregistrée de 60 %, comme le rapporte Les Echos ce 25 novembre. En d’autres termes, elles ont perdu l'équivalent de dix-sept ans de croissance. Une catastrophe financière qui aurait pris un nouveau coup de massue après la nouvelle dégringolade du trafic aérien à l’automne. Ainsi, 1,8 milliard de passagers ont été comptabilisés en 2020, contre 4,5 milliards en 2019.
En 2021, l’IATA estime que les pertes générées s’élèveront à 38,7 milliards de dollars, avec un chiffre d'affaires encore inférieur de 50 % à celui de 2019 (838 milliards de dollars). D’après l’association, le niveau médian de trésorerie des compagnies aériennes serait de 8,5 mois, comme le souligne le journal, précisant que c’est de quoi tenir jusqu'à l'été 2021, au rythme de consommation de cash actuel, qui était encore de 13 milliards de dollars en octobre et devrait rester autour de 6,8 milliards par mois au premier semestre 2021.
Grâce aux aides des Etats évaluées à 173 milliards de dollars, de nombreuses faillites ont pu être évitées. Un soutien indispensable que le directeur général de l'IATA, Alexandre de Juniac, appelle à réitérer. Selon l'association, entre 70 et 80 milliards de dollars d'aides supplémentaires seront encore nécessaires pour permettre aux compagnies de passer la crise, relaie Les Echos, ajoutant que ces aides additionnelles ne devront pas alourdir davantage l'endettement des compagnies qui a déjà grossi de 220 milliards de dollars en six mois, à 651 milliards de dollars, sous peine d'annihiler toute capacité de rebond,