Décidément, on n’a pas encore fini de parler de l’OPEP. On n’a pas non plus fini d’entendre pester ses membres contre la position de l’Arabie Saoudite. Cette dernière a décidé que les quotas de production ne seraient pas modifiés, précipitant encore et toujours les cours vers le bas. L’Iran et le Venezuela ont été les premiers à se soulever contre la décision de la puissante organisation. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Algérie de faire sa sortie, à travers les déclarations de son ministre de l’Energie, Youssef Yousfi.
Dans une déclaration à l’agence de presse algérienne, Yousfi a demandé à l’Opep de réduire sa production pour enrayer la chute des cours. Selon lui, "l'Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et défendre les revenus de ses pays membres". Il a précisé que "les prix du pétrole pourraient, dans ce cas, évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015, et qu'ils pourraient retrouver les 80 dollars en 2016.
L’Algérie a raison de trembler, elle qui tire 95% de ses recettes extérieures de la vente de pétrole et de gaz. Et plus de 60% du budget de l’Etat est financé par des recettes fiscales en relation avec les hydrocarbures. C’est dire que, si les cours continuent de chuter, l’économie du pays pourrait en pâtir. En fait, contrairement aux autres pays qui ont su développer leur économie en la diversifiant, l'Algérie a tout basé sur l’or noir et le gaz. Il n’y a pratiquement pas d’industrie, la plupart des produits alimentaires sont importés.
Au-delà des problèmes que pourrait avoir l’Algérie, l’Opep risque de traverser l’une de ses plus graves crises. L’Arabie Saoudite et la plupart des pays arabes du Golfe sont déterminés à étouffer les nouveaux producteurs américains et canadiens. Ils veulent coûte que coûte conserver leurs parts de marché respectives. Par conséquent, l’offre globale demeurera supérieure à la demande tant que le gaz de schiste américain et les sables bitumineux canadien continueront à fournir du pétrole.