Le baril de Brent de la mer du Nord se négociait pour 87,26 dollars vers 04H50 GMT (+0,9%), après avoir grimpé jusqu'à 87,55 dollars plus tôt en séance.
Il a ainsi allègrement dépassé son niveau d'octobre 2014 (86,74 dollars) dès la matinée en Asie, un jour après avoir rattrapé son niveau d'octobre 2018.
Le baril américain de WTI gagnait lui 1,25% à 84,87 dollars à 04H50 GMT, se rapprochant de son pic d'octobre dernier (85,41 dollars) qui était un plus haut depuis 2014.
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Plusieurs facteurs contribuent à cette nouvelle poussée du pétrole, notamment les interruptions de production «en Libye, au Nigeria, en Angola, en Equateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême», selon Hussein Sayed, analyste chez Exinity.
«Les marchés restent concentrés sur l'équilibre délicat entre l'offre et la demande, qui semble avoir un impact assez important sur les fluctuations de prix tout au long de la reprise économique post-pandémie», remarque Walid Koudmani, analyste chez XTB.
Les risques géopolitiques s'ajoutent à l'équation, et ce dans plusieurs zones du globe en même temps, du Golfe à l'Ukraine.
Hier, lundi 17 janvier 2022, des rebelles yéménites Houthis ont attaqué des installations civiles aux Emirats arabes unis, faisant trois morts.
Une coalition militaire sous commandement saoudien a riposté par des raids aériens sur Sanaa, la capitale du Yémen aux mains des Houthis. Washington a aussi promis de «faire rendre des comptes» aux rebelles yéménites, qui sont soutenus par l'Iran.
Ces évènements «ont encore davantage stimulé les prix» du pétrole, relève l'analyste d'ING Warren Patterson.
Les regards sont aussi braqués sur la menace persistante d'une invasion de l'Ukraine par la Russie. Avec de nouvelles perturbations de l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe, les prix de l'énergie, et donc du brut, pourraient encore augmenter, selon certains analystes.
Les prix du gaz naturel, toujours très élevés, contribuent à la hausse des cours du pétrole. Il en résulte «une augmentation de la demande de diesel et de fioul en remplacement du gaz naturel, partout où cela est possible», souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Quant au variant Omicron du Covid-19, initialement perçu comme une menace pour les achats de brut, il s'avère moins grave pour la demande que ses prédécesseurs.
«Seuls les membres de l'Opep et leurs alliés peuvent faire baisser les prix à ce stade en pompant davantage de brut», relève Hussein Sayed.
«Au lieu de cela, les pays de l'Opep+ vont probablement s'en tenir à leur stratégie d'assouplissement progressif des réductions de production, car ils profitent des prix élevés actuels», poursuit-il.
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L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires (Opep+) dont la Russie annoncent en effet mois après mois des augmentations marginales de leurs objectifs d'extractions, et peinent à les atteindre, ce qui ne devrait pas permettre de répondre aux besoins.
L'Arabie saoudite avait affirmé au début de l'année que le respect de l'accord et des plafonds était essentiel. En d'autres termes, les membres disposant d'une capacité de réserve ne peuvent pas et ne doivent pas intervenir pour compenser le manque de production des membres qui ne sont pas en mesure de respecter leurs plafonds.
«Les écarts de production de l'Opep+ devraient se creuser, la Russie étant le prochain grand facteur de déficit», prévoit Joel Hancock pour Natixis. Selon lui, la croissance de l'offre de pétrole hors Opep+ et hors Etats-Unis étant «relativement faible», il faudra «faire appel au pétrole de schiste américain pour répondre à la croissance prévue de la consommation».
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Pendant la pandémie, le plongeon des cours du brut avait fait basculer dans l'insolvabilité des entreprises de forage de pétrole de schiste, dont le coût de production est bien plus élevé que le pétrole léger foré par exemple en Arabie Saoudite.
De nombreux analystes s'attendent désormais à voir les prix du brut dépasser les 90 dollars le baril, voire la barre des 100 dollars, ce qui semblait encore impossible à envisager il y a quelques mois.
Les analystes de Goldman Sachs voient par exemple le Brent atteindre 96 dollars cette année, puis 105 dollars en 2023, selon une note publiée hier, lundi 17 janvier 2022.