Le Directeur général de l’AMIP, Abdelmajid Belaîche, revient dans les colonnes du quotidien les Eco du 16 février, sur une année à oublier pour l’industrie pharmaceutique. Les chiffres sont effectivement alarmants, le chiffre d’affaires a connu une baisse inhabituelle pour le secteur de 2,7%. Selon lui, 2014 était une année spéciale, non seulement à cause de la baisse des prix, mais aussi à cause de l’agenda mal géré par le ministère. En effet, entre le moment de l’annonce et le jour de l’application, il y a eu un cafouillage dans l’approvisionnement des professionnels. Le DG de l’AMIP, admet avoir été présent lors des travaux de la commission qui a travaillé sur ce décret, cependant il dit qu’il y a eu un manque de communication par la suite. Cela dit, après l'application de ce texte, les choses n’ont pas été de tout repos pour le secteur. D’ailleurs, selon Belaîche, le passage du PPM au PPV a mobilisé d’énormes sommes d’argent pour la logistique. Outre l’aspect financier, il estime qu’à cause des prix extrêmement bas, certains produits risquent de disparaitre.
Par ailleurs, les critiques du DG ont une limite. Il pense que le ce décret a apporté une avancée pour le secteur. Fini le clientélisme, la corruption ou encore l’intervention d’«ambassadeurs » pour avoir des prix plus haut, les tarifs sont désormais clairs. Cela dit, il n’exclut pas le fait que l’impact sur le chiffre d’affaires soit durable. Malgré la hausse des volumes de ventes, généralement les industriels accusent une baisse de 10% de leurs chiffres d’affaires. En revanche, il s’attend à un retour à l’équilibre si la couverture médicale est généralisée pour faciliter l’accès au soin et aux médicaments.
Pour 2015, et suite aux déclarations du ministre de la santé, le DG de l’AMIP montre une certaine satisfaction. Les AMM devraient être délivrés entre 7 mois et 1 an, contre 3 ans et plus actuellement, ainsi que la loi relative aux essais cliniques. Pour conclure, Abdelmajid Belaîche déplore les divergences d’approche qu’il y a entre fabricants nationaux de générique et laboratoires multinationaux. Selon lui, cela les empêche de présenter un document conjoint au ministère de tutelle alors que les deux blocs forment l’essentiel de l’industrie pharmaceutique au Maroc.