En dépit d’un contexte difficile, l'Office Chérifien des Phosphates -OCP- parvient à maintenir sa rentabilité à un bon niveau au terme du premier semestre 2016.
Le groupe OCP vient en effet d’annoncer ses principaux indicateurs financiers arrêtés à fin juin dernier. Comme il fallait s’y attendre, avec la forte baisse des cours des phosphates et dérivés sur les marchés internationaux, son chiffre d’affaires ressort en repli de 9% à 21,7 milliards de DH.
Le marché mondial connaît en effet une baisse importante des prix des engrais phosphatés suite à la conjonction de plusieurs facteurs. On note ainsi une suroffre en 2015, attribuée aux fortes exportations chinoises, et qui a contribué à la constitution de stocks d’engrais importants chez les principaux pays importateurs comme le Brésil, l’Inde et les Etats Unis.
Ces stocks ont à leur tour contribué à la réduction des importations dans ces pays en 2016, ces derniers s’étant contentés de consommer les stocks constitués.
Malgré ce contexte, l’OCP a pu maintenir sa marge d’EBITDA à 27% alors qu’en même temps, ses concurrents mondiaux ont connu un sérieux effritement à ce niveau.
Il faut dire que l’OCP a tiré profit de ce qu’il considère comme «des avantages compétitifs». Il s’agit, d’abord, de la flexibilité commerciale et industrielle qui permet au groupe d’adapter son mix produit à la demande sur les marchés et aller ainsi vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Un ciblage des marchés à fort potentiel de croissance est également un atout dont s’est armé l’OCP pour limiter l’impact du contexte général sur ses indicateurs d’activités.
L’autre avantage compétitif de l’OCP est sa structure des coûts. Ces derniers s’inscrivent dans une tendance baissière grâce aux programmes d’investissement initiés ces dernières années et qui commencent à porter leurs fruits, notamment le projet du «slurry pipeline», qui a contribué à réduire les coûts de production de manière drastique.
Par ailleurs, il y a lieu de noter que durant ce premier semestre 2016, l’activité de l’OCP a été marquée par une hausse des volumes d’engrais exportés vers les marchés à forte croissance en Amérique Latine et en Afrique.