25 milliards de dirhams! C’est le montant gaspillé pour le plan d’urgence de l’éducation 2009-2012. Dans son édition du jour, L’Economiste souligne que c'est la première fois que ce chiffre est révélé par le patron de la Cour des comptes, Driss Jettou. Basé sur une estimation de la Cour, ce montant n’intègre pas, comme le précise le journal, les salaires des fonctionnaires et des enseignants relevant du ministère de l’Education, dont aucun responsable n’a jugé nécessaire de révéler l’ampleur des dégâts. Le quotidien conseille de mener une «enquête pour identifier la manière dont ces ressources ont été dépensées et qui en aurait profité indûment».
Au delà du budget, L’Economiste s’interroge sur les conditions dans lesquelles le plan d’urgence a été préparé. Cette préparation «a été marquée par l’absence de maîtrise des besoins et le manque d’une vision d’ensemble sur la mise en œuvre de la réforme». Selon le quotidien, ce plan, qui a d'abord été élaboré par un bureau d’études en 210 jours, a coûté 18 millions de dirhams. Il estime le budget nécessaire à 33,96 milliards de dirhams pour développer quatre domaines d’intervention. Cette estimation budgétaire a finalement été revue à la hausse par le ministère à 45,5 milliards de dirhams. Entre-temps, un an et demi a été perdu pour un plan qui devait s’étaler sur 4 ans.
Ce plan a ainsi été dominé par «une précipitation en termes de programmation des projets et d’insuffisance des délais pour leur réalisation, la multiplicité des études avant le démarrage du plan…».Pire encore, il n’y a pas eu «recours, durant la phase de préparation, d’exécution et de suivi, aux procédures de contractualisation entre le ministère et les académies». Ce qui explique la «mauvaise répartition des rôles et la difficulté de déterminer les responsabilités». Cela va même jusqu’à l’abandon de plusieurs projets dès leur mise en œuvre.
Les capacités de gestion du ministère et des académies sont ainsi remises en cause. «Le département de l’Education n’a pas eu le temps de mettre en place un système intégré de suivi et d’évaluation, ni la capacité de suivre 513 indicateurs».