A mi-parcours, les indicateurs du Plan Halieutis virent au vert. "Les objectifs de gestion et de durabilité fixés dans le cadre de la stratégie sont aujourd'hui réalisés à hauteur de 93%, ce qui signifie que nous avons 5 ans d'avance sur les plans initiaux de la stratégie nationale", affirme Zakia Driouich, secrétaire générale du département de l'Agriculture et de la pêche, qui dresse un bilan favorable et s'annonce optimiste pour l'avenir. Au point de penser, déjà, à mettre en place un plan Halieutis II d'ici 2020, afin de continuer sur cette bonne lancée, souligne Les Ecos dans son édition du 10 mai. “Un Halieutis II n'aurait pas vraiment de sens. En revanche, un Halieutis révisé ou amélioré semble plus réaliste”, précise la numéro 2 du ministère.
Mais revenons au bilan. Parmi les chantiers les plus avancés, l'on retrouve notamment celui de la durabilité, le plus important pour garantir la pérennité et la disponibilité des ressources halieutiques. En matière de contrôle, le Maroc est le premier pays exportateur vers l'UE à avoir été audité par un organisme européen et classé premier parmi 55 pays audités au niveau de la mise en place du système de traçabilité. Parmi les réalisations concrètes au niveau de la traçabilité: un centre de contrôle VMS à Rabat pour surveiller les navires, un arsenal législatif, ainsi que la mise en place prochaine du label MSC.
Beaucoup d'avancées, donc, mais aussi quelques retards à rattraper, dont celui de la restructuration de la pêche artisanale, où encore celui des négociations entre le ministère et les représentants des artisans pêcheurs, qui durent depuis un an. Ces derniers ont d'abord besoin d'obtenir des améliorations quant à leurs conditions sociales (assurance maladie, sauvegarde de la vie en mer, organisation en coopérative…). La plupart des artisans pêcheurs sont d'ailleurs désormais enregistrés à la CNSS, processus qui a été long à mettre en place.
Autre chantier en retard et non des moindres: celui de la valorisation des produits de la mer, où l'innovation est au cœur du changement. Pour l'instant, le tissus industriel national a pris conscience de la nécessité d'évoluer et d'innover, en d'autres termes de ne pas se contenter de faire de la sardine en boîte mais de proposer aussi des produits originaux et cuisinés. Certains opérateurs se font aider par les laboratoires de l'INRH à Agadir, tandis que plusieurs pôles de compétitivité ont été mis en place, toujours à Agadir et dans le Nord.