L’agriculture est le cœur battant de l’économie nationale. Elle génère 13% du PIB et représente 38% dans l’emploi total au niveau national. Dans le milieu rural, ce taux atteint 74%, à en croire le dernier rapport de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) intitulé «Le secteur agricole marocain: tendances structurelles, enjeux et perspectives de développement», dont une synthèse est publiée dans le quotidien Aujourd’hui le Maroc, dans son édition du 29 juillet.
Ce document exhaustif fait un diagnostic de l’évolution des politiques et stratégies agricoles qu’a connue le Maroc depuis l’indépendance tout en dressant les défis majeurs de l’agriculture marocaine. Il énumère les tendances structurelles, enjeux et perspectives de développement de ce secteur vital et lance des pistes de réflexion pour l’avenir. Dans ce sens, la stratégie portée par le Plan Maroc Vert (2008) a été lancée pour dynamiser le secteur sur la base de plusieurs leviers.
Le premier se rapporte à l’investissement productif agricole axé sur le recentrage de la croissance du secteur autour de filières compétitives tout en garantissant un accompagnement solidaire au profit des autres filières. Pour y parvenir, l’étude rappelle que «ces deux options majeures constituent les deux piliers de cette stratégie dont le premier porte sur le développement de filières à forte valeur ajoutée/productivité (agrumes, olives, maraîchages, horticulture, aviculture et viande bovine) et ce, selon une approche transactionnelle autour de 700 à 900 projets concrets d’agrégation. La mise en œuvre de ces projets a engendré le déploiement d’un effort d’investissement conséquent par les pouvoirs publics permettant une impulsion durable des investissements privés agricoles». Par conséquent, un budget de 115 milliards de dirhams a été mobilisé à l’horizon 2020.
Le deuxième levier englobe une vision inclusive de la politique agricole intégrant la petite agriculture, avec pour objectif l’amélioration des revenus des petits exploitants. Le troisième pilier est pour sa part une réponse à la problématique du morcellement foncier agricole.
Ainsi, l’agrégation fondée sur la mutualisation des efforts et des moyens entre l’agrégateur et l’agrégé selon un partenariat entre l’amont productif et l’amont industriel a été présentée comme solution à cette problématique. Sur le plan législatif, la loi 04-12 a ainsi permis l’élargissement de la palette de filières agricoles éligibles à l’agrégation, la révision des règles d’éligibilité des petits agriculteurs pour l’approbation des projets d’agrégation agricole, la territorialisation ainsi que la simplification du processus d’approbation de ces projets. Le quatrième levier de cette stratégie repose sur l’ajustement institutionnel de l’intervention publique.