La rationalisation des dépenses publiques revêt une importance cruciale dans un contexte toujours marqué par les répercussions néfastes de la crise sanitaire sur les caisses de l’Etat. Celui-ci doit, dans ce contexte difficile, mobiliser les ressources nécessaires pour activer les grands projets de réforme et de développement impulsés par le souverain, au premier rang desquels figurent la généralisation de la protection sociale, le soutien à la relance économique et la réforme du secteur public.
D’autres chantiers tout aussi budgétivores mais non moins stratégiques seront poursuivis, comme la réforme de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la justice, ainsi que la stratégie de l'eau et les projets d'infrastructure.
Dans cette optique, les différents départements ministériels devront faire preuve de frugalité et réduire de manière drastique les dépenses jugées superflues. La lettre de cadrage de ce PLF insiste d’ailleurs longuement sur ce point, et donne sa recette pour que l’administration se mette au régime sec.
Voitures, conférences, études... Une vraie chasse au gaspiLes dépenses liées au personnel sont les premières visées. Les différentes administration sont appelées à lever le pied, et à limiter ces dépenses aux besoins qui tendent à améliorer la qualité des services adressés aux citoyens. En outre, plutôt que de recruter, il est recommandé de s’appuyer sur le redéploiement des postes budgétaires pour couvrir le déficit au niveau territorial et sectoriel.
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Pour ce qui est des dépenses de fonctionnements, les consignes de l’Exécutif sont claires: les factures doivent baisser! Les administrations sont en effet invité à recourir davantage aux énergies renouvelables et aux technologies d'efficacité énergétique, et à rationaliser les dépenses liées aux télécoms.
La lettre de cadrage insiste aussi sur la nécessité de réduire les dépenses liées aux transports et aux déplacements aux niveaux national et international, ainsi que les dépenses de réceptions, des hébergements hôteliers et de l’organisation de manifestations, de conférences et de congrès.
L’Exécutif exige en outre des différents départements ministériels de s’abstenir de programmer des dépenses liées à l’acquisition et à la location de voitures, et celles liées à l’achat et à l’aménagement de nouveaux locaux administratifs.
Le recours aux cabinet d’études et les dépenses qui en découlent sont également dans le collimateur, l’administration étant priée de privilégier à la place le recours à l’expertise des cadres de l’administration.
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De même, les subventions de gestion allouées aux établissements et entreprises publics doivent être strictement limitées aux dépenses du personnel.
Investissements: priorité donnée aux projets en coursCôté dépenses d’investissement, l’heure est aussi à la rationalisation. La priorité devra être donnée aux engagements relatifs aux investissements en cours de réalisation, en particulier les investissements qui découlent des conventions nationales et internationales signées devant le Roi ou celles conclues avec des institutions internationales et pays donateurs.
La lettre de cadrage insiste, par ailleurs, sur la nécessité de recourir aux mécanismes de financement innovants, en particulier à travers l’activation du cadre légal du partenariat public-privé. A cet effet, la détermination des crédits d’investissement dépendra de l’engagement du secteur ou de l’institution concernés à activer ce nouveau mécanisme de financement.
Le chef de gouvernement appelle enfin, au titre du prochain exercice budgétaire, à ne programmer aucun investissement sans avoir réglé précédemment la situation légale du foncier qui le concerne.
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Les départements ministériels sont invités à faire part de leurs propositions à la direction du Budget, relevant du ministère des Finances, avant le 31 août 2021. Sur la base de ces propositions, et près une série d’entretien avec la direction du Budget, les enveloppes budgétaires allouées à chaque département au titre de l’année 2021 seront déterminées.
A titre de rappel, la lettre de cadrage indique que le PLF 2022 sera élaborée sur la base d’un taux de croissance de 3,2% en 2022, avec l’hypothèse d'un prix moyen du gaz butane de 450 dollars/tonne et d’une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux.