Malgré la politique monétaire expansionniste menée par les autorités monétaires du Royaume, depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le spectre de l'inflation s'éloigne.
Selon les projections établies par la Banque centrale cette semaine, le taux d’inflation au niveau national passerait de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021 puis à 1,2% en 2022, soit des niveaux modérés et inférieurs au taux cible de 2%, et ce, malgré les pressions haussières sur les prix exercées par l’augmentation des cours, au niveau mondial, de certaines matières premières.
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«En dépit des tensions haussières sur les cours du pétrole, l’inflation s’établirait à 0,9% en 2021. Cette évolution s’expliquerait en partie par la baisse attendue des prix des produits alimentaires sous l’effet d’une campagne agricole exceptionnelle», analyse Attijari Global Research (AGR), dans une note consacrée à la politique monétaire du Royaume.
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Alors que la reprise de l’inflation devient un sujet de préoccupation dans beaucoup de pays, le Maroc devrait donc être épargné par cette tendance. Une véritable aubaine pour Bank Al-Maghrib, qui pourrait donc assouplir davantage sa politique monétaire, déjà accommodante, en cas de besoin.
Comme l’expliquent en les analystes d’AGR, «l’absence de pressions inflationnistes à horizon 2022 offre à Bank Al-Maghrib une marge de manœuvre confortable pour assouplir davantage sa politique monétaire, dans le cas où les conditions de financement de l’économie s’avèrent peu suffisantes».
Rappelons que mardi dernier, après la tenue de son Conseil, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 1,5%, soit à son plus bas historique. Mais si l’évolution de la situation économique l’exige, la banque centrale aura les coudées franches pour opérer une nouvelle baisse de son taux directeur, sans risquer d’alimenter une hausse durable des prix, laquelle serait néfaste pour l’économie nationale. Un luxe bienvenu, en ces temps d’incertitudes…