Le niveau actuel de l'inflation n'est pas suffisant pour intervenir sur le taux directeur. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte qu'en dépit "d'une accélération à 1,4% en glissement annuel en avril, l'inflation demeure en dessous de la cible de Bank-Al Maghrib". Une situation qui devrait pousser la banque centrale à maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%, lors de la réunion de politique monétaire mardi 22 juin. Cela devrait être le cas tant que l'inflation est maintenue en dessous des 2%.
De plus, comme le précise le quotidien, "la banque centrale veut s'assurer de la transmission des dernières baisses du taux mère vers les taux débiteurs", elle qui dispose encore de "cartouches pour assouplir la politique monétaire". Et pour cause, le journal remarque que "les taux débiteurs n’ont pas entièrement intégré la baisse de 75 points de base du taux directeur en 2020". D'où "la hausse naturelle des primes de risque dans un contexte marqué par un manque de visibilité au sein du segment Corporate".
Ceci dit, la double baisse du taux directeur a permis "aux entreprises fragilisées par la crise sanitaire de mobiliser des liquidités d'urgence à un taux préférentiel dans le cadre des mécanismes Damane Oxygène et Relance, mais aussi au Trésor de financer les mesures de soutien budgétaire à des conditions favorables sur les marchés".
L'Economiste relève toutefois que "les effets de la révision du taux mère sur l'investissement privé et sur la consommation des ménages sont quasi inexistants en raison des incertitudes sur la reprise de l'activité économique". Il assure que l'encours des crédits d'équipement baisse de 4% sur un an en avril et celui des crédits à la consommation de 1,3%.
Le journal est convaincu que le maintien d'une politique monétaire accommodante sera capital pour la relance post-Covid-19 dans un contexte de rebond attendu de 5,3% de la croissance de l'économie en 2021.