Le gouvernement n’a pas les moyens de subventionner le prix des carburants. C’est en substance le message délivré par l’argentière du Royaume, Nadia Fettah Alaoui, aux députés, ce lundi 6 juin 2022, lors de la traditionnelle séance des questions orales, qui a fait la part belle à la hausse du prix des hydrocarbures.
Lors de débats animés, au cours desquels les députés de l’opposition se sont montrés particulièrement offensifs, la ministre des Finances a fait savoir qu’un retour en arrière concernant les subventions aux hydrocarbures, démantelés en 2015 sous le gouvernement de Abdelilah Benkirane, n’est pas à l’ordre du jour.
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«Il est demandé aujourd’hui au gouvernement de gérer au mieux les conséquences de cette crise mondiale, sans toutefois hypothéquer les grands chantiers contenus dans le programme gouvernemental. Des choix clairs ont été faits concernant la mise en œuvre de l’Etat social, les énergies renouvelables et l’eau. Nous devons nous y tenir», a-t-elle affirmé, ajoutant que le gouvernement gère la crise des prix avec les moyens dont il dispose.
Et d’insister: «le budget ne nous permet pas de subventionner les prix du carburant».
Selon la ministre, la gestion de cette crise est d’autant plus complexe que la visibilité sur l’évolution de la situation à l’internationale et le comportement des prix est très faible. «Si l’un d’entre vous sait quand cette crise prendra fin, qu’il le dise», a-t-elle lancé aux députés.
Dans ce contexte, a argumenté la ministre, le gouvernement est appelé à agir en priorité en faveur «de l’avenir des enfants des Marocains, qui veulent une santé et une éducation de qualité».
A défaut de (re)subventionner les prix des hydrocarbures, le gouvernement va poursuivre son opération de soutien exceptionnel supplémentaire destiné aux professionnels du transport routier, à rappeler Nadia Fettah Alaoui. Deux tranches de 500 millions de dirhams chacune ont déjà été versées aux transporteurs au cours des mois d’avril et de mai. Une troisième vague pour le mois de juin est sur le point d’être lancée.
Quant aux dépenses de compensation, qui permettent de subventionner les prix de la farine, du sucre et du gaz butane, elles devraient s’envoler cette année à souligner la ministre, puisqu’elles devraient dépasser 30 milliards de dirhams, au lieu des 17 milliards de dirhams initialement budgétisés dans la loi de finances 2022.
Nadia Fettah Alaoui a précisé par ailleurs que l’approvisionnement en carburant, mais aussi en blé, du marché national est un autre défi de taille auquel est confronté le gouvernement. «Nous sommes pleinement engagés avec nos partenaires pour garantir l’approvisionnement du marché national», pour éviter toute rupture des stocks, comme c'est le cas dans d'autres pays.