Les prix des aliments continuent de flamber. Et les fruits n’échappent pas à la règle. Ces produits enregistrent une nouvelle hausse en janvier, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 23 janvier. Les prix varient d’une région à une autre, en fonction de la qualité, du calibre, de la couleur et, surtout, de la disponibilité, indique Ahmed Oukabli, directeur exécutif de la Fédération interprofessionnelle de la filière de l’arboriculture fruitière au Maroc (FEDAM).
Cité par le quotidien, ce responsable précise que les hausses résultent en partie du fait que les fruits en vente, durant le mois de janvier, sont des produits hors saison, à l’exception des agrumes. «Or, qui dit produit issu de la conservation, dit hausse de prix», ajoute Oukabli.
Un autre élément pourrait aussi expliquer cette augmentation: la multiplicité des intermédiaires dans la chaîne de commercialisation des produits agricoles. «Un véritable goulot, longtemps dénoncé par les agriculteurs. Dans un avis daté de février 2022, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) pointait déjà du doigt ce blocage qui fait qu’après un grand effort d’investissement dans la production, la majorité des agriculteurs n’arrivent pas à commercialiser leurs produits dans des conditions optimales», lit-on.
Pour le CESE, le niveau insuffisant de la transformation des fruits et légumes réduit les possibilités des agriculteurs de développer des alternatives leur permettant d’exploiter la surproduction, d’éviter les pertes post-récoltes et la périssabilité des produits et d’échapper, éventuellement, aux pressions exercées par les intermédiaires.
Cette situation n’étrangle pas seulement les fruitiers. Les consommateurs sont également lésés par la multiplicité des intervenants. «S’il y a trop d’intermédiaires, les prix peuvent passer du simple au double», déplore Oukabli qui tient à rassurer les consommateurs sur la disponibilité des produits sur le marché durant le mois de Ramadan, qui approche. Mais rien ne garantit aux ménages que les prix, qui sont déjà très élevés, seront accessibles à tous, d’autant que le niveau des dernières récoltes a fortement baissé et qu’une bonne partie des moissons est destinée à l’export.