Serait-ce exagéré de dire que les salariés sont une véritable vache à lait pour le fisc? Peut-être, mais au regard des chiffres, cette catégorie de contribuable apparaît comme l’une de celles qui subit le plus une pression fiscale.
Dans son numéro du lundi 15 avril, l’Economiste rapporte que les salariés occupent aujourd’hui «la marche la plus haute» sur le podium de la pression fiscale. Et pour cause, ils subissent actuellement le taux d’imposition marginal le plus élevé, à savoir 38%. Certes, comme le souligne le journal, le barème d’imposition est basé sur le principe de progressivité. Il n’en demeure pas moins que de toutes les catégories de contribuables aux recettes de l’IR, ce sont bien les salariés qui supportent la charge la plus élevée.
Sur les 42 milliards de dirhams générés l’année dernière par l’impôt sur le revenu, les salariés y contribuent par exemple à hauteur de 73%. Ceux d’entre eux qui opèrent dans le privé paient même 40% de l’ensemble de ce que rapporte l’IR à l’Etat. De quoi susciter la frustration chez cette catégorie de contribuables, d’autant plus que certains professionnels, dont l’activité rapporte beaucoup, sont traités différemment.
Selon l’Economiste, le gouvernement est bien conscient de cette problématique et explore aujourd’hui les différents scénarios possibles pour répartir équitablement la pression fiscale de l’IR sur l’ensemble des contribuables concernés. Et là encore, c’est l’un des volets qui devrait attirer le plus l’attention durant les assises de la fiscalité prévues début mai prochain.
En attendant, des propositions sont déjà formulées pour rendre plus équitable l’IR. A titre d’exemple, le Cercle des fiscalités du Maroc recommande d’introduire la notion de foyer fiscal, qui consiste à tenir compte du revenu du ménage ainsi que des enfants et personnes à charge. Dans ce cas de figure, des charges comme les frais de scolarité pourraient donner droit à des déductions de la base de calcul de l’IR. Il en est de même pour les frais de soins et autres charges qui plombent les finances des salariés. De même, un réaménagement du barème de l'IR est proposé. Il reste maintenant à savoir à quel point l'administration est prête à lâcher du lest sur un domaine qui lui rapporte beaucoup.