"Beaucoup de bruit pour rien ?" C’est par cette question aussi affirmative que suggestive que notre confrère Les Eco a choisi de commencer son article consacré à la basse des prix des médicaments, dans sa livraison de ce mercredi 28 janvier. Selon lui, le décret entré en vigueur en juin 2014 relatif aux modalités de fixation des prix publics de vente (PPV) des médicaments a eu un effet limité. L’article cite deux experts, à savoir Abdelmajid Belaïch, DG de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique et Mohamed Chattou Pharmacien Economiste, lesquels s’exprimaient lors d’un colloque organisé récemment à Marrakech.
Prêcher pour sa paroisseCes deux experts prêchent-ils pour leur paroisse, histoire de montrer que le ministre de la Santé n’aurait pas dû toucher à la grille des prix ? En effet, ils présentent les chiffres des neufs premiers mois de 2014, c’est-à-dire juste 3 mois, après l’application des nouveaux prix. Mais malgré cela, l’impact est bien perceptible. Puisque le "marché pharmaceutique a connu une hausse de 2,8% (ndlr, en volume)", mais malgré tout il connait une "baisse de 4,7%, en valeur". Concernant les médicaments, dont le prix est inférieur à 166 dirhams, l’étude d’un échantillon de 3870 médicaments, montre que la baisse de 5,53% des prix des industriels a été annulée par la hausse de la marge des officines.
L’équilibre atteintLhoucine El Ouardi a peut-être atteint son but, puisque l’objectif était en partie d’améliorer la marge des pharmaciens d’officine sur une tranche de médicaments pour mieux faire passer la pilule. Puisque pour les médicaments dont les prix sont supérieurs à 588 dirhams, l’expert Chattou prévoit bien une baisse des prix des officines de l’ordre de 3,5% à 25,50%. Pour cette tranche, les fabricants ne subissent aucune baisse des prix. Cela leur permet de récupérer la marge qu’ils avaient perdue sur les médicaments les moins chers. Il convient de rappeler qu’entre ces deux tranches, pour les prix compris entre 166 et 588, aucune baisse n’est constatée ni chez le pharmacien, ni chez l’industriel.