L’heure est aux explications. Dans son édition du lundi 19 juin, L’Economiste rapporte que les pétroliers ont tenu une réunion avec Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales, pour tenter d’éteindre la polémique sur les marges. Le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) a ainsi avancé des chiffres montrant, sur la base du benchmark d'une vingtaine de pays, que les prix appliqués au Maroc étaient de 25 à 30% moins élevés, malgré la suppression de la subvention. Celle qui est intervenue fin 2016 s’est d'ailleurs traduite par la disparition du coût du transport, ainsi que par la rémunération du stockage et de la structure des prix réglementaires fixant les marges de distribution.
Depuis, les opérateurs établissent eux-mêmes leurs tarifs en fonction de leurs coûts et des frais engagés pour faire «théoriquement» jouer la concurrence. Les prix varient donc en fonction du cours du pétrole à l'international, comme l'affirme Adil Ziady, DG du GPM, dans les colonnes de L’Economiste, indiquant que «les prix internationaux sont automatiquement appliqués sur les tarifs à la pompe».
La réunion avec le ministre a permis de «revenir sur les obligations des pétroliers avec la libéralisation», en particulier sur la gestion des stocks. Les pétroliers disent en effet prendre des «risques importants» face à la fluctuation des matières premières et du dollar. Sans oublier l’obligation de garantir un stock de sécurité (30 jours) que la réglementation fixe à deux mois de consommation.
A ce propos, le journal rappelle que, à l'exception du supercarburant qui dispose de capacités de stockage équivalentes à 79 jours de consommation, les autres produits enregistrent un déficit. Les opérateurs assurent, cependant, qu’ils disposent d'une capacité de stockage de 1,5 million de tonnes, auxquelles devrait s’ajouter une capacité de 1 million de tonnes supplémentaires pour quelque 3 milliards de DH d'investissements. Sur les 5 prochaines années, les investissements du secteur devraient se chiffrer à 10 milliards de DH.