Projet de loi 45-13: les opticiens en colère

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Revue de presseKiosque360. Ils ne décolèrent pas. Les amendements apportés au projet de loi relatif aux conditions d'exercice des opticiens sont décriés par la profession. Pourquoi? Eléments de réponse.

Le 23/03/2016 à 01h06

Lors de la grève générale du 21 mars, ils ont aussi fait part de leurs inquiétudes. En effet, les opticiens s'insurgent contre les amendements apportés au projet de loi 45-13 relatif à la définition et aux conditions de travail des professions paramédicales. Des retouches jugées inacceptables par la profession et qui ouvriraient la voie à des pratiques contraires à la déontologie.

Dans les colonnes de L'Economiste, dans son édition du 23 mars, certains vont même jusqu'à parler de conditions de travail “contraignantes voire inadéquates avec la réalité économique du secteur”. Certains estiment d'ailleurs que la Deuxième Chambre du Parlement n'a pas pris en compte les réalités du secteur.

Concrètement, quelles dispositions gênent les opticiens? D'abord, l'obligation pour ce corps professionnel de se constituer en association nationale, alors que les opticiens sont déjà organisés en syndicat (4.000 adhérents).Ensuite, ce projet de loi exige que tout professionnel autorisé sous forme libérale exerce son métier à titre personnel et ne délègue donc plus. Or, cela pourrait entraîner la perte d'emplois, soit la perte de pas moins de 5.000 employés environ.

Autre point de discorde: le projet de loi dispose que la profession s'exerce dans le secteur privé à but lucratif ou non lucratif. Autrement dit, même une association peut proposer des lunettes avec mesures sommaires, sans consultation. Ce qui se faisait aujourd'hui dans l'illégalité sera donc légalisé demain par cette nouvelle loi. Or, selon les opticiens, cela ouvrira la voie à des pratiques dangereuses et douteuses. D'après ces derniers, le “non lucratif” doit être, en cas de nécessité, géré et contrôlé par le ministère de la Santé et non pas délégué à une association.

Alors que cadi Ayyad est le seul établissement à disposer d'un agrément pour former à la profession d'opticien, le projet de loi semble légiférer en faveur des écoles privées, qui ne jouissent pas d'agréments, d'où le risque de délivrer des diplômes qui ne garantissent pas les compétences requises.

Enfin, le projet de loi interdit également aux opticiens de faire de la publicité.

Par Sanae El Asrawi
Le 23/03/2016 à 01h06