D’où viendront les 120 milliards de dirhams pour la relance économique? L’injection de ce montant, précisé par le Souverain dans son dernier discours adressé à la nation à l’occasion de la 21e fête du Trône, vient d’être détaillée par Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, lors d’une conférence de presse consacrée aux orientations royales dont l’opérationnalisation sera, comme le précise le responsable, «immédiate».
Ainsi, 15 milliards de dirhams seront alloués par l’Etat. Ce montant sera attribué en vertu de la loi de Finances rectificative 2020. Ces 15 milliards de dirhams constitueront, d’après lui, le «tiers» des affectations au fonds d’investissement stratégique d’un total de 45 milliards de dirhams destiné à l’investissement en chantiers et infrastructures. «Ce Fonds sera créé en vertu d’un décret-loi qui sera soumis au prochain Conseil de gouvernement pour approbation», ajoute-t-il. Les 30 milliards de dirhams restants seront mobilisés auprès d’institutionnels nationaux et internationaux. Ce fonds interviendra directement pour financer des projets d’investissement en recourant au partenariat public-privé.
Pour atteindre les 120 milliards de dirhams, 75 milliards de dirhams seront injectés par les banques sous forme de crédits garantis par l’Etat et gérés par la caisse centrale de garantie (CCG) à destination des entreprises, y compris les Etablissements et Entreprises Publics (EEP) les plus impactés par la crise. Déjà, la CCG a fait l’objet d’une loi approuvée pour devenir une société anonyme sous contrôle de BAM. «Ces 75 milliards de dirhams seront notamment destinés à faciliter l’accès au financement avec des conditions préférentielles sur une durée de 5 à 10 ans», ajoute le responsable. Cela étant, cette relance économique comprend également un autre volet.
Une première convention portant sur ce pacte pour la relance économique et l’emploi sera signée très bientôt avec la CGEM et le GPBM. «La priorité sera donnée à la création d’emploi. Si l’on veut employer nos jeunes, le privé doit avoir une feuille de route. D’où l’intérêt de ce pacte qui sera signé», enchaîne-t-il. Cela étant, le crédit «Damane Oxygène» a, selon le responsable, permis à 47.000 entreprises de résister à la crise. Quant à la 2e convention, elle sera consacrée à l’accompagnement du tourisme. De son côté, le programme «Intilaka» n’est pas tombé aux oubliettes, puisqu’il est simplement mis en pause pour une relance pouvant avoir lieu à la rentrée.