Le Maroc est-il le garant de la sécurité alimentaire mondiale? A cette question, BFMTV répond par oui, dans un texte informatif publié sur son site internet.
Le sol du Royaume recèle en effet 70% des réserves mondiales de phosphates, «un minerai essentiel dans la création d’ADN [sic, Ndlr] ou encore la formation des os et dents [de fossiles, sans doute, Ndlr] mais qui est également indispensable à la production d’engrais alimentaires».
L’avenir de la chaîne d’approvisionnement en phosphates a donc été, poursuit le média, au cœur des discussions de Marrakech, du 9 au 15 octobre dernier, au cours des rencontres annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
«Cependant, les phosphates ne peuvent pas être produits artificiellement et seule une quantité limitée peut être extraite», explique BFMTV. Une information d’autant plus importante que, a précisé un interlocuteur interrogé par la chaîne américaine CNBC, relayé par le média français, «les engrais sont responsables d’environ 50% de notre production alimentaire mondiale».
La Chine, l’Afrique et les Etats-Unis figurent actuellement parmi les plus gros importateurs de phosphates depuis le Maroc, pour leur secteur agricole. Le groupe marocain OCP, «le plus grand producteur mondial d’engrais», «estime que l’Afrique détient la clé pour garantir la sécurité alimentaire mondiale», précise par ailleurs BFMTV.
«L’Afrique [fait usage d’]un dixième des engrais utilisés dans le monde. Les rendements moyens en Afrique représentent un quart de la moyenne mondiale. Et 60% des terres arables du monde se trouvent en Afrique. Donc l’Afrique n’a pas seulement le potentiel pour garantir sa sécurité alimentaire mais aussi pour nourrir le monde entier», a expliqué, cité par le média français, Ilias El Fali, directeur des opérations d’OCP.
En plus de ses usages pour l’industrie agro-alimentaire, le phosphate peut aussi servir à la fabrication de composants pour les batteries de voitures électriques, et pourrait donc participer à un effort global pour une transition vers des sources énergétiques moins polluantes.
«Aujourd’hui, 90% de notre phosphate est destiné aux engrais et sert donc à garantir la sécurité alimentaire mondiale, mais nous constatons une hausse du recours aux phosphates pour des usages technologiques», a expliqué Ilias El Fali à ce média.
Le reste, soit 10%, dédié à ces usages vers une transition énergétique bénéfique à tous devrait donc augmenter, les ressources phosphatières étant l’un des principaux éléments qui composent certaines batteries électriques LFP (pour Lithium Fer Phosphate), lesquels représentaient près d’un tiers des parts de marché l’an dernier, et dont la demande augmente actuellement.
Entre 2021 et 2022, le constructeur automobile Tesla a ainsi augmenté de 20% à 30% sa part d’utilisation des batteries LFP, précise enfin BFMTV.