Après les autoroutes, dont plusieurs devraient être confiées au secteur privé, le ministère de l’Equipement, du Transport et la Logistique prévoit de faire passer également la gestion des radars de mesure de la vitesse sous le giron du privé.
C’est du moins ce que l’on peut déduire de cet appel d’offres lancé par la tutelle et qui prévoit la réalisation d’une étude «d’évaluation préalable du mode de financement et de gestion du projet d’exploitation, de maintenance et d’extension du parc des équipements de contrôle de la vitesse et des systèmes d’information y afférent dans le cadre d’un partenariat public-privé».
Au-delà du projet en lui même, les documents accompagnant cet appel d’offres permettent d’avoir une idée sur les limites et les faiblesses du système actuel. En effet, la tutelle dresse un tableau des contraintes auxquelles elle doit faire face, et la première renvoie aux ressources humaines.
La tutelle reconnaît en effet qu’il existe à son niveau une insuffisance en ressources techniques qualifiées pour l’administration et la maintenance des systèmes, ainsi que pour le traitement des messages d’infractions qui émanent des radars automatiques. Conséquence de ces lacunes : aujourd’hui le traitement des messages d’infraction se fait avec un grand retard, ce qui engendre souvent leur prescription et, par conséquent, rend le dispositif de contrôle inefficace.
Procédures administratives trop rigidesConcernant la bonne marche des équipements, la tutelle pointe des procédures administratives trop rigides pour expliquer le faible taux de disponibilité. Rappelons à ce titre que sur les 150 radars fixes installés à ce jour dans le royaume, à peine le tiers fonctionne convenablement. C’est d’ailleurs un des problèmes qui avait provoqué la polémique au début du mandat de l’actuel ministre de l’Equipement et du transport, Aziz Rabbah, après la découverte de plusieurs radars qui n’étaient même pas branchés!
C’est pour faire face à ces problématiques que la tutelle songe aujourd’hui à confier la gestion de ce volet au secteur privé. En prime, elle espère accélérer le processus d’extension du parc des radars via les partenariats public-privé. Rappelons que selon les objectifs initiaux, le parc devait déjà être composé de plus de 1200 radars fixes.
Un premier appel d’offres avait bien été lancé dans ce sens, avant d’être annulé par le ministre en raison de la qualité de l’entreprise adjudicatrice du marché jugée insuffisante. Aziz Rabbah avait à l’époque justifié sa décision par le fait que cette société avait déjà failli à ses obligations dans d’autres marchés du ministère.
417 nouveaux radarsDu coup, après une bataille judiciaire qui a finalement donné raison au ministre, le processus d’extension du parc s’est réenclenché, mais avec cette fois-ci l’objectif de n’installer que 417 nouveaux radars. C’est en tout cas ce qui a été annoncé par la tutelle en marge des discussions autour de son budget 2016 au parlement en novembre et décembre dernier.
A travers ces nouveaux partenariats public-privé, il est prévu que le parc des équipements du contrôle atteigne l’objectif des 1.200 unités opérationnelles d’ici 2017, avec une diversification des infractions détectées automatiquement en y incluant, par exemple, le non-respect des feux rouges.