Qui dit ramadan dit dattes, toujours et encore privilégiées pour rompre le jeûne. Mais, malheureusement, les dattes marocaines ne profiteront pas de la forte demande des consommateurs, rapporte L’Economiste dans son édition du 18 avril. Et la pénurie pourrait durer au-delà de l’échéance du contrat-programme 2020. En effet, il faudra attendre 2022 pour que la cueillette de ce fruit sec coïncide avec la période de jeûne, en octobre-novembre. Faute de moyens de stockage sous froid et au vu des quantités insignifiantes et des variétés limitées, les dattes seront beaucoup plus chères.
Les maux de la datte marocaine? Des entraves d’ordre structurel, tout d’abord. Les investisseurs peinent à trouver les plants certifiés sains et dénués de maladies virales, alors qu’en aval, la chaîne de froid fait toujours défaut. Etonnant pour une filière qui a bénéficié d’une grosse partie du financement Millénium Challenge.
Concrètement, depuis fin 2014 et la signature de la convention, les nouvelles plantations réalisées ont porté sur 2.500 ha contre 17.000 programmés au départ. Ainsi, pour combler une partie du déficit, il n’y a d’autre choix que celui de recourir à l’importation (30.000 tonnes par an), et ceci même pour des variétés exclusivement ou typiquement marocaines: Mejhoul, Boufegous, Nejda et Aziza. Un laboratoire a d’ailleurs été identifié pour fournir des vitroplants à partir de souches de la palmeraie marocaine. Avec un forcing en 2015 et 2016. Cependant, le chemin reste encore long!