Loin d'être parfait, le Ramed souffre de plusieurs défaillances. Pourtant, tout était bien parti pour ce système qui était destiné, à la base, à rendre plus accessibles les soins de santé aux plus démunis. C'est ce qu'on peut lire dans l'édition du 2 août du quotidien Aujord'hui le Maroc.
Après plus de cinq ans de sa généralisation, le Ramed ne remplit pas sa mission initiale. Faute de moyens et de visibilité, ce système est-il voué à l'échec? Dans son discours de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI a souligné qu'il “faut redresser les anomalies qui entachent l'exécution du programme de couverture médicale 'Ramed', et, parallèlement, refondre en profondeur le système national de santé, qui se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion”.
À son démarrage, le Ramed visait à briser les disparités liées à l'accès aux services de santé pour une large partie de la population en particulier les démunis et les plus vulnérables. Pour donner un chiffre approximatif, il visait entre 10 et 13 millions de citoyens marocains en situation soit de pauvreté, soit de précarité. Le coût financier du programme avait été estimé à 5 millions de dirhams par an pour réduire justement cette barrière financière en particulier pour tout ce qui est frais des médicaments et de dispositifs médicaux pour cette franche de la population.
Pas plus tard qu'en juillet, l'ONDH a révélé dans son dernier rapport que le Ramed comportait plusieurs failles. Parmi celles-ci, il s'avère que 80% des ramédistes passant par les hôpitaux ont effectué des paiements directs, alors que le Régime est en principe un service gratuit. En 2015, les affiliés pauvres du Ramed ont payé 580 dirhams et les plus vulnérables 900 dirhams. Plus révélateur, le taux d'affiliation n'est que de 33%. L'enquête qui couvre la période de 2012 à 2015 a également dévoilé que parmi les 10% de la population vulnérable bénéficiant des services du Ramed, 24% ne sont pas éligibles.