La grande nouveauté de la nouvelle reforme de la Bourse réside dans la mise en place d’un compartiment dédié aux PME, avec des conditions d'accès adaptées à leurs spécificités. Mais, rapporte l’Economiste dans son édition du 18 septembre, cette mesure très attendue sur le marché «menace de faire monter les tensions entre les sociétés gestionnaires et les acteurs du private equity, obligés de céder un peu de terrain». Pour le journal, l’introduction d’un marché alternatif risque en effet de leur faire perdre une part de marché considérable sur le volet capital développement. «Les fâcheries entre les différents types de fonds, moins contraignants en termes de réglementation, ne pourraient être que bénéfiques pour les PME/PMI», note le journal qui considère que les entrepreneurs ont les moyens, avec cette industrie des ressources, de faire leurs choix pour renforcer leur trésorerie. D’ailleurs, plus de 15 milliards de DH ont été levés par le capital investissement en 2014. Ceci dit, en dépit de la concurrence induite par le futur compartiment PME, ce marché offrira une possibilité de sortie de fonds capital-investissement via les marchés de capitaux sur le volet Leverage Buy Out (LBO) et garantira, par conséquent, davantage de liquidités. Pour Françoise Giraudon, déléguée générale de l’association marocaine des investissements en capital (AMIC) citée par le journal, «le marché alternatif renforcera le lien entre le capital investissement et la Bourse».
L’autre mesure importante du projet de loi, souligne L’Economiste, est celle de la création de compartiments pour la négociation des Exchange Traded Funds (ETF), des fonds de placement en valeurs immobilières reproduisant les performances d'un actif financier (indice, obligation, titre, …). «Une vraie aubaine pour les sociétés gestionnaires qui seront en mesure de diversifier davantage leur portefeuille, et de présenter de nouveaux instruments financiers jusqu’alors non admis à la négociation sur le marché réglementé», se réjouit le journal. Une satisfaction partagée par Mounia Dinar, vice-présidente de l’association des sociétés de gestion et fonds d’investissements marocains (ASFIM), qui estime, dans les colonnes du quotidien, qu’il s’agit là d’«une bonne nouvelle pour la gestion d’actif au Maroc». Pour elle, la réforme en cours d’approbation confère le droit à l’émetteur d’exécuter des cotations en devises ou en dirhams en faveur de sociétés étrangères (organismes ou personnes morales) sur l'un des compartiments des marchés. Cela serait susceptible, selon elle, de déclencher un déferlement de capitaux étrangers au Maroc.