Les promoteurs immobiliers ne semblent pas encore prêts à appliquer la nouvelle réglementation thermique de construction, entrée en vigueur le 1er décembre. L’Economiste, dans son édition de ce lundi 7 décembre, soutient que l’application de cette nouvelle réglementation suppose un surplus d’investissement estimé en moyenne à 112 DH/m2 (soit une majoration de 3,2% sur le coût moyen de construction) pour le segment du résidentiel, qui représente le plus gros du marché. Ce coût varie cependant en fonction des zones climatiques et du type d’habitation.Sur le segment du haut standing, dans la région d’Agadir, il se situe par exemple à quelque 43 DH/m2. Pour la construction d’une villa de type économique dans les zones d’Ifrane et de Fès, le surplus atteint le double de la moyenne nationale (315 DH/m2, soit +8%). Sur ces deux zones, «la construction d’un appartement coûtera désormais plus cher aux promoteurs et futurs acquéreurs». Le surcoût moyen sur le social se situe à 200 DH/m2 et près de 150 DH/m2 pour le segment de standing. Même constat pour les zones climatiques de Marrakech et d’Errachidia. Le surcoût y dépasse les 4,5% de l’investissement initial pour la construction d’un bien de type appartement économique.
Il y a donc un risque de concentration de l’offre dans les zones climatiques les moins coûteuses. De même, un risque de «revalorisation partielle ou totale, à terme, des prix de l’immobilier dans les zones où le surcoût de construction sera le plus élevé» est à craindre. «Sur cette dernière option, il faudrait sans doute s’attendre au pire. Si les géants du segment assurent ne pas faire payer au consommateur le prix de cette réglementation pour la promotion de la construction, d’autres laissent planer le doute. Au sein de la Fédération nationale de la promotion immobilière (FNPI), c’est le black-out total», relève le quotidien.
Toujours est-il qu’une dizaine de projets ont été lancés. «Cinq sont portés par Al Omrane, deux par des hôteliers et les deux autres concernent des promoteurs privés» Tous les segments du bâtiment (tertiaire et résidentiel) sont concernés. L’objectif: réduire les besoins en chauffage et en climatisation. D’ailleurs, les gains énergétiques varient entre 40 et 65% en fonction des zones. Sur la facture énergétique du consommateur, le gain est en moyenne de 18 DH/m2/an et varie entre 11 DH/m2/an pour la zone climatique d’Agadir et 30 DH/m2/an pour la zone d’Errachidia.