Après plusieurs mois marqués par une sécheresse tenace et un stress hydrique préoccupant, les pluies enregistrées en mars et avril 2025 apparaissent comme une véritable bouffée d’oxygène pour les ressources en eau du Royaume. Ce retour des précipitations, bien que tardif, a contribué à revitaliser les nappes phréatiques, raviver les cours d’eau et, surtout, rehausser significativement les niveaux des barrages à travers le pays, indique le magazine Challenge.
Selon les dernières données communiquées par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, les retenues des barrages nationaux ont atteint, au 21 avril 2025, un taux de remplissage global de 40,1%. Cela représente un volume de 6.718 millions de m³ d’eau, soit une hausse de 2.000 millions de m³ en à peine deux mois. Un progrès notable qui n’avait plus été observé depuis septembre 2021, date du dernier pic significatif des réserves.
Intervenant récemment devant la Chambre des conseillers, le ministre Nizar Baraka a salué cette évolution, tout en appelant à la prudence. Il a affirmé que le pays était passé d’un stress hydrique aigu à un stress hydrique modéré, marquant ainsi un tournant important dans la gestion des ressources hydriques. Toutefois, il a souligné que la pluviométrie actuelle demeurait inférieure de 25% à la moyenne saisonnière, rappelant que le chemin vers une sécurité hydrique durable reste semé d’embûches.
Malgré cette embellie générale, lit-on, toutes les régions du Royaume ne sont pas logées à la même enseigne. Le ministre a notamment alerté sur la situation toujours délicate des provinces du Sud, qui continuent de faire face à des déficits pluviométriques importants. Ces zones nécessitent des mesures spécifiques d’adaptation et de renforcement de l’approvisionnement.
En revanche, plusieurs grands bassins hydrauliques ont connu une nette amélioration. Le bassin du Sebou, vital pour l’agriculture du Nord, a enregistré un apport de 922 millions de m³, portant son taux de remplissage à 53,3%. Le bassin du Loukkos, autre pilier hydrique du Royaume, atteint un impressionnant taux de 62,01% grâce à une augmentation de 328 millions de m³.
Mais c’est le bassin de Oum Er-Rbia qui retient particulièrement l’attention des experts. Ce bassin, historiquement déficitaire, a connu une remontée spectaculaire avec un gain de 315 millions de m³. En février 2024, ses barrages affichaient un taux de remplissage alarmant de seulement 6,1%. Aujourd’hui, ce chiffre a plus que doublé pour atteindre 12,8%, correspondant à un volume de 603,38 millions de m³. Même s’il reste encore loin des niveaux optimaux, cette progression est perçue comme un signe encourageant.
Alors que la période estivale approche, ces apports hydriques récents permettent d’aborder les mois chauds avec un relatif soulagement, tout en soulignant l’importance de rester vigilant face à un climat de plus en plus imprévisible.
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