Malgré le contexte électoral, Benkirane affiche sa détermination de boucler la réforme des retraites avant la prochaine session d’automne au Parlement. De cette manière, les textes relatifs à ce dossier seront adoptés avant la fin de l’année en cours et la réforme pourra donc être entamée début 2016. C’est ce que rapporte le quotidien L’Economiste dans son édition de ce vendredi 19 juin. «Si pour cela, le PJD doit perdre les élections, je suis prêt à en prendre le risque», aurait même déclaré le Chef de gouvernement, cité par le journal.
Si aujourd’hui, le gouvernement se dit pressé de parachever cette réforme, c’est bien parce que les états financiers de la CMR (Caisse marocaine des retraites) n’ont rien de rassurant. La Caisse a déjà puisé, l'année dernière, 1 milliard de dirhams dans ses réserves et prévoit d’atteindre un déficit de pas moins de 3 milliards en 2015 et de 5 milliards en 2016.
Consensus et compensationsAfin de respecter le délai qu'il s’est engagé à tenir, Benkirane compte profiter du mois de ramadan pour parvenir à un consensus avec les syndicats. Un groupe de travail, qu’il préside en personne, a déjà été constitué et compte un à deux représentants de chaque union syndicale. Pour l’établissement de la version finale de la réforme, ce groupe de travail devrait tenir compte des recommandations, à la fois du CESE, de la Cour des comptes, de la Commission nationale technique et du projet du gouvernement.
Selon L’Economiste, syndicats et gouvernement seraient déjà arrivés à établir les premières bases de la réforme. Pour cela, le chef du gouvernement aurait déjà promis des compensations lors des négociations. Il serait donc d’accord d’augmenter la pension minimale de retraite de 1.000 à 1.500 DH. De plus, le gouvernement se dit prêt à la généralisation des allocations familiales à 200 DH.Les syndicats auraient également demandé l’activation du décret relatif à l’allocation des primes accordées aux fonctionnaires des secteurs de la santé et de l’éducation travaillant dans des zones géographiques reculées.
Lors des discussions, le gouvernement n’a cependant pas bien accueilli la proposition de relèvement du seuil d’exonération de l’impôt sur le revenu à 3.400 DH au lieu des 3.000 DH actuels. Le glissement de ce seuil coûterait à l’Etat 1 milliard de dirhams, alors que l’heure est à la rationalisation de ses charges.