SAMIR: Les distributeurs ont importé l’équivalent de 30 jours de carburants

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Revue de presseKiosque360. Les réunions se poursuivent pour trouver une issue. En attendant, les opérateurs se préparent à l’après-SAMIR. Le gouvernement ne veut rien lâcher et promet de protéger les intérêts des salariés. Une promesse qui donne à réfléchir sur l’avenir de la raffinerie.

Le 20/08/2015 à 21h16

Les réunions entre la Société anonyme marocaine et italienne de raffinage SAMIR et le gouvernement n’en finissent plus. L’objectif étant de trouver une solution «pour garantir une alimentation continue et régulière du marché en combustibles et carburants», rapporte Assabah dans son numéro du vendredi 21 août.Selon le quotidien, la station de raffinage appartenant à la SAMIR est à l’arrêt. Le gouvernement, lui, reste intraitable et exige le paiement des dettes publiques: une ardoise qui se chiffre à 20 milliards de DH, auxquels s’ajoutent 13 milliards que l’entreprise doit payer à l’Administration des douanes. «Lors du dernier Conseil du gouvernement, tenu mercredi, le gouvernement a affirmé qu’il n’allait céder à aucun chantage ni aucune pression et que, au contraire, il comptait bien récupérer ce qui revient à l’Etat et garantir les intérêts des salariés de cette entreprise», rapporte le quotidien.

Selon Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), cité par le journal, «les sociétés de distribution ont augmenté leurs importations depuis l’arrêt de la raffinerie, début août». Ces importations entrent dans le cadre d’une stratégie adoptée par le groupement et renouvelée tous les trois mois.En gros, les importateurs se sont mis d’accord pour utiliser des dépôts répartis sur cinq ports, avec une capacité totale de stockage d’un million de tonnes, parmi lesquels des stocks de combustibles prêts à l’emploi. Répartis entre les ports de Tanger Med, Mohammedia, Jorf Lasfar, Nador et Agadir, ces combustibles permettent de «couvrir les besoins du marché pour une période de 30 jours», souligne Assabah.

Pour le président du GPM, la fermeture de la raffinerie de Mohammedia n’aura aucun effet sur le rythme d’alimentation du marché marocain en carburants et combustibles. «Les négociations sur les prix menées avec les fournisseurs internationaux ne sont pas impactées par l’existence ou pas d’une raffinerie stratégique au Maroc», explique-t-il. Mieux, les prix actuels du baril de pétrole brut (aux alentours de 48 dollars) permettent d’alimenter le marché marocain sans causer de dégâts. De plus, la diversification des fournisseurs (pays du Golfe, Russie, Amérique latine, etc.) et les investissements réalisés par les sociétés marocaines de distribution dans les dépôts de stockage mettent le Maroc dans une situation assez confortable.

Pour Adil Ziadi, les sociétés marocaines de distribution se focalisent plutôt, aujourd’hui, sur la libéralisation des prix des carburants qui prendra effet à partir de décembre prochain. «Changement des systèmes d’information, installation de pancartes électroniques d’affichage des prix et amélioration des infrastructures sont leurs principales préoccupations actuellement», conclut Ziadi. Une métamorphose qui va leur coûter plus de 400 millions de DH, soit, au minimum, 40 millions de DH par société.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 20/08/2015 à 21h16