Secteur, âge, capital social... voici le profil type de l'entreprise défaillante au Maroc en 2022

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Le 21/01/2023 à 12h33

VidéoL’écosystème national continue de pâtir des effets de la crise. Pas moins de 12.397 entreprises ont mis la clé sous la porte en 2022, soit une hausse de 17,4% par rapport à 2021. Pour Inforisk, certaines entreprises «meurent avant d’avoir eu le temps de consulter un médecin».

Dans sa dernière étude annuelle, le spécialiste marocain de l’information légale et financière, Inforisk, dresse un tableau des entreprises défaillantes au Maroc, qui se sont élevées à 12.397 à fin 2022.

Les TPE arrivent largement en tête des entreprises défaillantes en 2022 avec un taux de 99,2%, suivies des PME (0,7%) et des grandes entreprises (0,1%). L'âge moyen des entreprises défaillantes s’élève à 4,8 ans et le montant moyen du capital social de ces entreprises est de 100.000 dirhams.

© Copyright : InforiskLa ville de Casablanca a concentré le plus grand nombre d’entreprises défaillantes en 2022 avec 25%, suivie de Rabat et Tanger avec 8% chacune, Marrakech (7%), Fès (6%) et Agadir (4%).

L’indicateur de renouvellement de l’écosystème s’est fortement dégradé en 2022. Pour chaque entreprise défaillante, il n’y a eu que 4 entreprises créées contre 10 en 2009.

© Copyright : InforiskLe secteur le plus touché est celui du commerce avec un taux de défaillance de 33%, suivi du secteur immobilier (21%), BTP (15%), Transport (8%) et Industrie (6%). Dans le top 10 des activités défaillantes, on retrouve notamment le commerce de gros, les travaux de construction, le transport de marchandises, le conseil en affaires et l’enseignement.

Les analystes d’Inforisk relèvent par ailleurs une faible utilisation de la procédure de sauvegarde, seules 27 entreprises ont eu recours à cette procédure en 2022. «Nos entreprises sont encore faiblement averties des mesures préventives existantes. Les entreprises meurent avant d’avoir eu le temps de consulter un médecin», soulignent-ils.

Une entreprise est dite en situation de défaillance (ou en état de cessation de paiement) lorsque son actif ne permet plus de couvrir son passif. En d’autres termes, l’entreprise n’a plus la capacité d’honorer ses obligations financières auprès de ses fournisseurs, des établissements de crédit, de ses employés ou encore de l’État.

Dès lors qu’une entreprise entre en défaillance, son dirigeant dispose d’un délai légal pour procéder à un dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce.

À l’issue de la réception de l’état de cessation de paiement, le tribunal de commerce décide de la procédure collective la plus adaptée à la situation de l’entreprise (sauvegarde, redressement judiciaire, liquidation judiciaire...).

Par Safae Hadri
Le 21/01/2023 à 12h33