Services en ligne: De Amara à MHE, Jettou flingue la stratégie numérique du gouvernement

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La Cour des comptes vient de rendre public un rapport sur les services publics en ligne. Le Maroc, relève le document, tarde à se doter d’une stratégie numérique avec des objectifs détaillés et des indicateurs précis de performance.

Le 20/05/2019 à 16h43

Le rapport de la Cour des comptes fait suite à celui publié en 2014 sur la stratégie Maroc Numeric 2013. L’intérêt de ce sujet, explique la Cour dans un communiqué, vient du besoin des usagers de ce type de services rapprochant et facilitant leurs interactions avec l’administration, au moment où l’accès des ménages à internet connait une forte évolution, passant de 25% en 2010 à 70% en 2017, selon les statistiques de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).

Durant cette même période, note le rapport, des avancées notables en matière des services en ligne ont été réalisées dans certains domaines tels que les impôts, la douane et le commerce extérieur ainsi que la conservation foncière.

Dans cette nouvelle mission d’évaluation, la Cour a examiné la disponibilité en ligne et la maturité des principaux services, ainsi que les aspects de la gouvernance, de la communication et du suivi de l’évolution des services en ligne et de leur niveau d’utilisation. Parmi les aspects traités également, il y a celui de l’ouverture de données publiques (Open Data), vu l’importance de ce sujet pour les usagers et pour l’administration elle-même.

A l’issue de leur évaluation, les juges de la Cour des comptes ont formulé une liste de 8 recommandations destinées aux pouvoirs publics:

1. Développer une stratégie numérique détaillée et procéder à sa diffusion en veillant à l’intégration des principaux projets de services en ligne des différents départements, afin d’assurer une cohérence d’ensemble;

2. Repenser la gouvernance globale des services publics en ligne et plus particulièrement la relation entre l’Agence de développement du digital et les différents départements, notamment ceux en charge de la fonction publique et de l’intérieur;

3. Mettre le citoyen au centre des services publics et focaliser les efforts sur les services en ligne les plus demandés. Pour cela, il convient d’adopter une approche par «événements de vie», retraçant l’ensemble du parcours de l’usager;

4. Introduire, par une démarche volontariste, la réalisation automatisée par l’administration, des services aux usagers, sans la conditionner par une demande préalable. A ce titre, il convient de rattraper le retard dans la mise en œuvre du projet de la Gateway gouvernementale et de fixer des échéances pour un basculement vers «le tout numérique»;

5. Inciter les collectivités territoriales, à travers des mécanismes d’appui financier et technique adéquats, à s’investir davantage dans le déploiement des services en ligne, en veillant à leur bonne intégration dans les stratégies numériques nationales;

6. Adopter une politique d’ouverture des données (Open Data) visant à instaurer ce concept comme un objectif durable et accorder la priorité à l’ouverture des données en relation avec les besoins réels des usagers, et à leur publication dans des formats informatiques adéquats;

7. Améliorer la communication, autour des services en ligne, en particulier à travers le portail « service-public.ma », en veillant à ce que son contenu soit exhaustif, fiable et régulièrement actualisé, et étudier la possibilité de transformer ce portail en un point d’entrée unique à l’ensemble des services en ligne;

8. Améliorer la qualité du suivi de l’évolution des services en ligne en y intégrant notamment les aspects qualitatifs, et faire des évaluations régulières du degré d’utilisation de ces services et de leur impact sur l’usager et sur l’administration.

Par Ayoub Khattabi
Le 20/05/2019 à 16h43