Coup de théâtre dans l’affaire de la saisie des actions détenues par le groupe de Miloud Chaabi dans le capital de la SNEP. Finalement, Ynna Holding dispose d’un répit judiciaire. Le président du tribunal de commerce de Casablanca a suspendu la vente aux enchères qui était prévue ce mercredi 25 février. Cette décision répond à la demande de dernière minute du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Ce dernier a, en effet, introduit une requête auprès du tribunal de commerce demandant un délai de grâce pour défendre les intérêts des petits porteurs. La demande a été faite le 24 février, c’est-à-dire quelques heures seulement avant la date prévue pour cette vente. Les deux quotidiens économiques l’Economiste et les Eco reviennent largement sur cet évènement, dans leurs éditions respectives du 26 février.
Le CDVM veut faire bonne figureL’Economiste signale ainsi que "l’instance dirigée par Hassan Boulaknadel a tenu compte des démarches" menées par Ynna Holding qui avait entamé une action en rétraction, c’est-à-dire une annulation de la saisie exécution portant sur les titres SNEP. Le tribunal devait statuer en référé le 25 février. Le gendarme des marchés a donc cité cette démarche et son avocat, Youssef Chehbi, a notamment cité le dahir portant création du CDVM qui lui confère la mission de "veiller au bon fonctionnement des marchés financiers" et d’assurer l’égalité des actionnaires. En somme, il a voulu montrer que la vente aux enchères pourrait conduire à un déséquilibre du marché, nuisant ainsi aux intérêts des petits porteurs mais également à celui des créanciers. En réalité, le CDVM ne veut pas être pointé du doigt, semble dire un témoin boursicoteur qui était venu assister à la vente aux enchères. Ce délai permettra au gendarme des marchés de mieux organiser la vente aux enchères. En somme, la SNEP pourrait toujours être arrachée à Ynna Holding. Et, de toute manière, il ne s’agit que d'un recouvrement de créances. Si ce n’est la SNEP, ce seront d’autres actifs du groupe qui y passeront, préviennent les avocats du cabinet Bassamat.