Le régime fiscal des sociétés détenant le statut CFC, en vigueur depuis le 1er janvier 2020, n’est semble-t-il pas encore tout à fait clair. Dans son édition du jour, L’Economiste donne l’exemple d’une entité ayant obtenu ce statut en 2019 qui, avant de déposer sa déclaration fiscale en 2020, a demandé à l’administration fiscale si elle était éligible aux avantages fiscaux institués par la loi de Finances 2020.
Celle-ci, comme le révèle le journal, a reçu les clarifications suivantes de la Direction des Impôts: «La loi n’étant pas rétroactive, le nouveau régime fiscal des sociétés à statut CFC ne s’applique pas à celles ayant obtenu ce statut avant le 1er janvier 2020. Les exercices ouverts en 2019 ne sont donc pas éligibles et ne sont pas couverts par ce régime».
Le problème se pose, d’après le quotidien, pour les entités qui n’ont pas encore épuisé leur période d’exonération quinquennale d’IS. Celles-ci ont, comme le confirme L’Economiste, toujours la possibilité d'opter pour le nouveau régime CFC au titre des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2020. Le journal en rappelle les avantages incitatifs: le maintien de l’exonération quinquennale de l’IS au titre du chiffre d’affaires à l’export et des plus-values mobilières nettes de source étrangère réalisées au cours d’un exercice, le taux spécifique de 15% sur l’intégralité du chiffre d’affaires au-delà de la période restante de l’exonération quinquennale ainsi que l’exonération permanente de l’IR retenu à la source (article 6-I-C-1 du CGI) relatif aux dividendes et produits similaires distribués.
Justement, comme le fait savoir le journal, la révision de la fiscalité de la place financière de Casablanca est l’une des mesures phares de la loi de Finances 2020. En effet, la pression de l’UE a poussé le gouvernement à relever le taux d’imposition réduit de 8,75% à 15% applicable après une période d’exonération de cinq ans. «Sauf que cette fois-ci, du fait que Bruxelles s’oppose à une fiscalité différenciée par rapport au marché local, le nouveau tarif d’IS s’applique à l’ensemble du chiffre d’affaires des sociétés CFC et non plus seulement à celui réalisé à l’export et aux plus-values mobilières nettes de source étrangère».
D’où l’introduction de la mesure transitoire ciblant les sociétés ayant obtenu le statut CFC avant le 1er janvier 2020 dans la loi de Finances 2020. «L’autre disposition concerne la suppression de l’incitation dédiée aux sièges régionaux ou internationaux et aux bureaux de représentation des sociétés CFC non résidentes». Ils seront dorénavant assujettis au même taux d’imposition que les autres sociétés ayant le statut CFC.