Les femmes continuent à être largement sous-représentées dans les organes de gouvernance des émetteurs, c’est-à-dire des sociétés faisant appel public à l’épargne, dont les sociétés cotées et les sociétés qui émettent des titres de créances.
Une étude de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) relative à l’application des nouvelles règles de bonne gouvernance par les émetteurs, montre que les femmes occupant le poste d'administrateur de société sont au nombre de 150, soit 17% du nombre total des administrateurs siégeant dans les conseils d'administration de l’ensemble des émetteurs.
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L’analyse de la représentativité féminine dans les organes d’administration et de surveillance des émetteurs fait ressortir que 54% ont des conseils d'administration où les femmes représentent entre 10% et 30% de leurs membres, indique l’AMMC dans un communiqué.
Si l’on tient compte uniquement des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca, le taux de représentativité des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance est de 18%.
Ce taux a toutefois enregistré un bond de 8 points par rapport au taux de 10% publié en février 2013 dans une étude commanditée par l’Institut marocain des administrateurs (IMA) sur «la représentativité des femmes dans les instances de gouvernance des grandes entreprises publiques et privées».
«La campagne de nominations des administrateurs, ayant eu lieu en 2020, s’est traduite par la nomination de plusieurs femmes», explique l’AMMC. Cette progression du taux de représentativité féminine dans les conseils des sociétés cotées, «bien que relativement bas, reste encourageante et ce, même en l’absence de dispositif légal contraignant», observe le gendarme de la Bourse.
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Pour encourager davantage les bonnes pratiques de gouvernance, notamment en termes de parité, une série d’informations, incitant les émetteurs à communiquer sur la parité au sein des conseils et sur les mesures prises pour la promouvoir, a été demandée par l’AMMC dans le cadre du rapport annuel «ESG» (Environnement, social et gouvernance) que les émetteurs ont dû publier pour la première fois au cours du premier semestre 2020.
Sur un autre registre, l’étude de l’AMMC s’est aussi penchée sur la conformité des émetteurs en matière de nomination d’administrateurs indépendants.
Rappelons à ce sujet que la circulaire de l’AMMC n°03/19, adoptée en juin 2019, a opérationnalisé les nouvelles dispositions relatives aux règles de bonne gouvernance introduites par les derniers amendements de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes. Ces nouvelles règles portent principalement sur la nomination d’un ou plusieurs administrateurs indépendants dans les organes de gouvernance des sociétés faisant appel public à l’épargne, et sur la composition des comités d’audit des sociétés cotées qui doivent dorénavant compter au moins deux administrateurs indépendants.
L’état des lieux effectué par l’AMMC montre, qu’au 30 août 2020, 69 émetteurs disposent d’au moins un administrateur indépendant, soit 75% des émetteurs soumis à l’obligation de nommer des administrateurs indépendants.
En outre, 46 sociétés cotées sur le marché principal disposent d’au moins 2 administrateurs indépendants au sein de leur comité d’audit, soit une proportion de 63%.