L’Etat, les entreprises et les banques anticipent la sortie de crise à travers un Pacte pour la relance économique et l’emploi. Cet accord conclu, jeudi 6 août, lors de la 9ème réunion du Comité de veille économique (CVE), est venu répondre à un enjeu de taille: celui d’aider au redémarrage de la machine économique et de mobiliser les ressources nécessaires, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 10 août.
A travers ce pacte, les trois parties s’engagent à garantir les conditions optimales d’une relance vigoureuse de l’économie nationale. Ce pacte a été élaboré selon une approche globale et intégrée qui tient compte des spécificités de chaque secteur, notamment ceux les plus impactés par la crise sanitaire. Ces mesures sectorielles spécifiques feront l’objet de contrats et de conventions qui seront signés avec les fédérations concernées. Dans l’attente de ces feuilles de route sectorielles, retour sur les principaux engagements pris par les parties signataires. L’engagement de l’Etat, dans le cadre du «Pacte pour la relance économique et l’emploi» scellé avec la CGEM et le GPBM, porte essentiellement sur la mobilisation des 120 milliards de dirhams à injecter dans l’économie nationale.
75 milliards de dirhams de cette enveloppe de relance seront octroyés sous forme de crédits garantis par l’Etat et gérés par la Caisse Centrale de Garantie qui, dans le cadre d’une réforme institutionnelle, sera transformée en société anonyme sous le nom de «Banque Publique de l’Entreprise». De même, 45 milliards de dirhams seront affectés à un fonds de relance «Essor», qui interviendra directement dans des projets d’investissement en faisant appel au partenariat public-privé et agira indirectement à travers le renforcement des capitaux des entreprises aux fins de leur développement. Ce fonds sera alimenté à hauteur de 15 milliards de dirhams par l’Etat et 30 milliards de dirhams mobilisés auprès d’institutionnels nationaux et internationaux. L’Etat s’engage, par ailleurs, à stimuler la demande à travers la commande publique, en accordant une attention particulière à la préférence nationale, ainsi qu’à la redynamisation du programme «Intelaka». Parmi les engagements formulés par l’Etat dans le cadre de ce Pacte, on relève, également, la réservation des ressources du Fonds Covid-19 au soutien social, jusqu’à la fin de l’année, à certains secteurs qui demeureront en difficulté même après la levée du confinement, ainsi qu'à l’accélération des réformes requises pour l'amélioration du climat des affaires et la facilitation de l’acte d’investir, en l’occurrence la digitalisation et la simplification des procédures, ou encore l’accélération de l’inclusion financière à travers le paiement mobile.
A cela, il faut ajouter la mise à niveau du dispositif de formation et de développement du capital humain, ainsi que l’activation de l’adoption de l’amendement de la loi sur les délais de paiement et des décrets y afférents. Pour sa part, la CGEM a formulé 17 engagements pour accompagner la reprise de l’activité économique et préparer les conditions de relance. Dans le respect absolu des règles sanitaires dans le milieu professionnel, la Confédération s’engage, avant tout, à maintenir les emplois à un niveau supérieur ou égal à 80% des emplois stables par rapport à la déclaration CNSS du mois de février 2020 et à faire bénéficier les travailleurs non déclarés du régime de couverture sociale de la CNSS.